Présidentielle : l’avertissement du général Lamari

Publié le 19 janvier 2004 Lecture : 2 minutes.

Le général de corps d’armée Mohamed Lamari rompt le silence. Dans une déclaration au Matin, le patron de l’état-major de l’armée affirme que l’institution qu’il dirige « n’a jamais été et ne sera pas neutre dans les affaires qui engagent le devenir de l’Algérie ». « On n’a jamais dit que l’institution militaire est neutre face à une
quelconque menace qui pourrait éventuellement mettre en péril la stabilité du pays », a-t-il insisté. Beaucoup de partis, de personnalités politiques et d’anciens chefs du gouvernement ont, ces derniers mois, réclamé l’implication des militaires dans le déroulement de la prochaine joute électorale afin de contrecarrer l’administration civile, asservie par le clan présidentiel. Quelle appréciation le général Lamari porte-t-il sur les exigences de ces onze personnalités en vue d’assurer un scrutin libre ? Il ne mâche pas ses mots pour indiquer qu’« il est fini le temps où l’institution militaire, pour des considérations de stabilité et de cohésion nationale, intervenait dans le jeu politique », avant d’ajouter : « On ne va pas quand même pas nous demander d’enlever
Bouteflika pour le remplacer par quelqu’un d’autre ! » [] Les onze personnalités politiques précitées ont émis des réserves quant au bon déroulement du scrutin et exigé le départ du gouvernement qualifié de « staff électoral partisan du second mandat du président sortant ». Que dit le chef d’état-major de l’armée à ce propos ? « Lorsque ces acteurs politiques poseront concrètement les problèmes, nous étudierons leurs doléances, affirme le chef d’état-major, le jour viendra où l’on se prononcera sur cette question. »

Et si, dans le cas où les revendications soulevées ne seraient pas prises en compte par le pouvoir politique, les autres candidats décidaient de se retirer pour laisser Bouteflika seul en lice pour briguer un deuxième mandat ? « Ce sera une élection non
crédible », lance le général, avant d’indiquer que « nous avons étudié tous les scénarios que nous ne pouvons pas rendre publics et nous demeurons comme d’habitude vigilants par rapport à ce qui se passe dans notre pays. »
Concernant l’élection présidentielle, Mohamed Lamari assure que l’institution militaire veillera à ce que le locataire d’El-Mouradia respecte les règles démocratiques. « Toute personnalité politique investie des prérogatives de président de la République qui
envisagerait de toucher à l’ordre républicain, de remettre en cause le pluralisme politique, de tenter un réaménagement constitutionnel au profit de sa personne ou de mépriser la société et le peuple trouvera devant elle l’armée », avertit-il.

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