Prisonniers du métro

Tristan Petitgirard signe, avec « Révélation », une première pièce subtile.

Publié le 20 janvier 2004 Lecture : 2 minutes.

La Compagnie Panache a vu le jour récemment à Paris, et elle a de belles soirées devant elle. Jusqu’au 7 mars, elle présente au Sudden Théâtre une comédie urbaine intitulée Révélation, mise en scène par Marc Quentin. Écrite et produite par Tristan Petitgirard, un jeune comédien qui signe ici sa première pièce, cette entreprise regroupe une joyeuse bande de talents prometteurs à l’enthousiasme évident. Ils sont servis par des dialogues modernes et ciselés qui véhiculent un propos à la fois comique et sociologique : sept passagers d’horizons différents se retrouvent coincés dans un wagon de métro bloqué au milieu d’un tunnel, un soir d’éclipse. Ces étrangers doivent alors s’entendre avec leurs voisins : rien n’est jamais moins simple, surtout lorsque huis clos rime avec métro. L’insupportable universitaire de service (Petitgirard, remarqué l’an passé au théâtre dans Hypothèque, de D. Besse) s’autoproclame chef de mission de survie, régentant le cours de ce voyage immobile. La femme enceinte au bord de la crise de nerfs (mention spéciale aux inimitables mimiques d’Anne Mathot) cohabite au mieux avec une jeune fille introvertie et très inspirée (Zoé Nonn), tandis qu’un couple de clowns tristes (Éric Henric et Nathalie Bienaimé) dévoile ses fissures intimes. Un délinquant à la petite semaine et au coeur tendre (Benoît Guillon, toujours juste) vient ajouter quelques tensions dans le wagon perdu, tandis qu’un fonctionnaire dépressif, poète et forcément communiste (formidable Stephan Avoge) tente de ne pas mettre fin à ses jours. Tous en quête d’eux-mêmes, ces infortunés finiront par se trouver grâce à cette confrontation imprévue. Sans révéler le mot et la surprise de fin, on peut affirmer que la pièce porte bien son nom en révélant un joli travail d’équipe et un texte ancré dans le monde contemporain. Tristan Petitgirard avoue n’avoir jamais autant travaillé de sa vie. Reste à lui souhaiter de poursuivre son labeur, sans un « jour de relâche », pour reprendre le titre de sa prochaine création, prévue en 2005.

Sudden Théâtre, 14 bis, rue Sainte-Isaure, 75018 Paris, jusqu’au 7 mars 2004.

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