L’initiation au voyage
Embarquez à Marseille, débarquez à Haïti, avec les sept mousses de « La Salangane » !
Publié le 16 janvier 2004 Lecture : 2 minutes.
Quand sept jeunes issus de tous les horizons et un vieux loup de mer embarquent sur le même navire pour une aventure maritime autour du monde, cela donne un joli conte. Quand le texte est bien écrit et les illustrations réalisées par une aquarelliste globe-trotter spécialisée en carnets de voyages pour enfants, cela donne une petite merveille pleine d’embruns.
L’illustratrice, Geneviève Marot, et la narratrice, Siloé, ont uni leurs talents pour nous faire vivre le périple de sept gamins transformés en moussaillons le temps d’une initiation au voyage et à la différence. De Marseille à Haïti, ils découvrent, sous l’oeil attentif du capitaine de La Salangane (du nom de cet oiseau d’Extrême-Orient qui accompagne volontiers les navires et dont le nid est prisé des gourmets chinois), le Sénégal, la Guinée, Madagascar, la Tanzanie, l’Inde, le Sri Lanka et le Cambodge. D’escale en escale, nourris à la bouillabaisse, ces enfants arpentent des territoires inconnus et couchent dans le journal de bord leurs impressions d’enfants. Ce qui n’empêche pas Siloé de distiller des bribes de culture à ses jeunes lecteurs qui apprendront entre autres que « Léopold Senghor, le premier président et grand poète du Sénégal, est né dans cette île de coquillage nommée Fadiouth ». Les sept jeunes marins décrivent ainsi la vie des enfants de leur âge sous d’autres latitudes, sans angélisme ni mélodrame. « Dix ans que nous n’étions pas revenus, mon capitaine de père et moi, écrit Albertin le Franco-Malgache en posant le pied à Madagascar. J’avais 6 ans la dernière fois, l’âge auquel on peut devenir bouvier [berger malgache] dans l’île. Au début, on leur confie un ou deux zébus. Au bout d’un an, si le garçon est bon, il en gagne un pour lui. Vers 8 ans, on l’envoie à l’école, mais en général il ne veut pas y rester, parce que s’il s’est bien débrouillé, il est riche. Entre l’école et le troupeau, ce sont les zébus les plus rentables ! » Précision utile : la vente de cet ouvrage, publié en collaboration avec l’association Aide et Action, permettra de financer la formation de jeunes maîtres haïtiens.
