En Guinée, le pari incertain d’une fibre optique publique

Après six ans de travaux, le pays dispose d’une infrastructure publique de fibre optique à louer aux opérateurs privés. Conakry y croit, malgré les revers que ce modèle a rencontré dans d’autres États de la région.

Fibres optiques (Illustration). © Gary H/Flickr/CC

Fibres optiques (Illustration). © Gary H/Flickr/CC

QUENTIN-VELLUET_2024

Publié le 23 avril 2020 Lecture : 5 minutes.

« Nous sommes fin prêts pour lancer la commercialisation, mais l’épidémie de coronavirus nous retarde ». Depuis son bureau flambant neuf à Conakry, Sanoussy Dabo, directeur général de la Société guinéenne de gestion du backbone national (Sogeb), s’impatiente. Ce haut cadre de la fonction publique, ex-secrétaire général au ministère délégué du Budget, suit depuis 2014 les travaux d’un projet titanesque décidé en 2012 et dont les derniers tests concluants ont été effectués début avril.

Les deux boucles de fibre optique enterrées doivent permettre aux opérateurs télécoms Orange, MTN et Cellcom, ainsi qu’aux fournisseurs d’accès à internet comme Mouna ou Skyvision, d’acquérir de la capacité auprès de la Sogeb afin de proposer de l’internet fixe haut débit à leurs clients.

Une infrastructure à 238 millions de dollars

Le nouveau réseau court sur plus de 4 300 kilomètres et suit les grands axes routiers du pays : de Conakry à la région minière de Boké, en passant par Mamou – principal noeud du réseau – jusqu’à la région forestière de Nzérékoré et au-delà, dans le sud-est du pays. La Guinée compte l’un des plus faibles taux d’accès à internet du continent, avec 18 utilisateurs pour 100 habitants en 2017, selon l’Union internationale des télécommunications (IUT), contre près de 47 % en Côte d’Ivoire, 46 % au Sénégal et près de 65 % au Maroc, leader sur le continent.

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