Huang Xia (ONU) : « La stabilité de la coalition au pouvoir en RDC est dans l’intérêt de la région »

Coopération sécuritaire dans l’est de la RDC, impact du coronavirus sur la région, tensions politiques à Kinshasa, élections au Burundi… Un an après sa prise de fonction, l’envoyé spécial des Nations unies pour les Grands Lacs répond aux questions de Jeune Afrique.

Huang Xia (Chine), envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la région des Grands Lacs. © Vincent Fournier/JA

Huang Xia (Chine), envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la région des Grands Lacs. © Vincent Fournier/JA

ROMAIN-GRAS_2024

Publié le 24 avril 2020 Lecture : 7 minutes.

Nommé en janvier 2019 pour remplacer l’Algérien Saïd Djinnit au poste d’envoyé spécial des Nations unies pour la région des Grands Lacs, Huang Xia est le premier diplomate chinois à occuper une fonction de ce niveau à l’ONU. Ce haut fonctionnaire de 58 ans, officiellement en poste depuis avril 2019, parfait francophone, a hérité d’une région en proie à de nombreux changements, notamment depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi en République démocratique du Congo (RDC).

Entre l’insécurité dans l’Est du pays, les dégâts causés par la pandémie de coronavirus et la difficile coopération diplomatique et sécuritaire entre les voisins, les défis sont nombreux. Un an après sa prise de fonction et au lendemain de son appel, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, à appuyer les pays des Grands Lacs en période de Covid-19, Huang Xia dresse pour Jeune Afrique un premier bilan de la situation.

Jeune Afrique : Quel bilan tirez-vous de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, sept ans après sa signature et compte tenu de la persistance des groupes armés locaux et étrangers dans l’est de la RDC ?

Huang Xia : J’ai dressé il y a six mois, devant le Conseil de sécurité, une analyse plutôt optimiste sur la situation dans la région, notamment sur les questions de paix. Ce sentiment demeure. Au regard des progrès enregistrés au cours des dernières années, le bilan de l’accord-cadre est globalement bon.

Nous observons une dynamique positive depuis plus d’un an, notamment avec la transition paisible en RDC, ainsi que l’engagement du président Tshisekedi et des dirigeants de la région pour la paix, la sécurité et l’intégration économique. Bien sûr, des tensions subsistent dans la région. Mais il semble y avoir une volonté politique forte, comme on a pu le voir avec le règlement diplomatique d’un différend frontalier entre la RDC et la Zambie, en mars dernier.

Sans programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR) efficace, ces efforts ne sont-ils pas vains ? On voit par exemple que de nombreux démobilisés retournent combattre en RDC.

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C’est une situation inquiétante mais les pays des Grands Lacs font beaucoup d’efforts pour assurer une neutralisation plus efficace de ces groupes. Nous avons mis en place un mécanisme de réunion des chefs de renseignements des pays de la région qui leur a permis de s’accorder sur des mesures non militaires pour accompagner les effort en cours.

Pour l’ONU, l’analyse est claire : l’impunité est terminé

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