Hassan de Jordanie propose ses bons offices

Publié le 16 janvier 2004 Lecture : 2 minutes.

Un prince jordanien peut-il aider l’Irak à retrouver le chemin de la démocratie ? Beaucoup d’experts américains, britanniques et irakiens en doutent. Selon eux, les Irakiens, qui vivent des jours difficiles depuis la chute de Saddam Hussein, refuseront tout lien, même temporaire, avec la dynastie hachémite renversée en 1958.
Mais, quoi qu’ils en pensent, le problème devait être posé publiquement dans les semaines qui viennent. Le prince Hassan de Jordanie, frère de feu le roi Hussein, indique qu’il espère aller bientôt à Bagdad participer à une conférence dont le thème sera la réduction des tensions entre les communautés chiite et sunnite. En tant qu’Hachémite de la lignée du Prophète Mohammed, le prince Hassan veut y jouer un rôle unificateur. Dans une interview accordée à Londres, il précise qu’il compte se rendre en Irak à la fin de février. Il a préparé cette visite par des contacts avec des membres des grandes tribus irakiennes, dont les Chamar, les Saadoun et les Roubia. « J’ai constaté, explique-t-il, que l’on pouvait me considérer comme partie prenante, et non pas comme quelqu’un d’extérieur. J’ai eu le sentiment que je pouvais être écouté par les chiites et les sunnites, et par d’autres groupes religieux. »

Même s’il souligne qu’il ne veut jouer aucun rôle dans l’avenir politique de l’Irak, il laisse clairement entendre qu’il est disponible. « Mon point de vue, dit-il, est qu’il faut passer d’un gouvernement par l’autorité à un gouvernement par la participation. Ce que je peux proposer aux Irakiens est une forme de participation culturelle. »
Il envisage de jouer un rôle transitoire dans les trois prochaines années, pendant que l’Irak travaillera à l’élaboration d’une Constitution. Il se voit soit comme un chef d’État provisoire, soit comme un régent provisoire, soit comme un membre d’un conseil de transition. Il ne souhaite en aucun cas être le roi de l’Irak. Âgé aujourd’hui de 56 ans, le prince Hassan a été pendant des années le prince héritier de Jordanie, jusqu’au jour où, juste avant sa mort en 1999, le roi Hussein a légué le trône à son fils Abdallah. Intelligent et affable, Hassan s’est efforcé depuis de jouer un rôle utile. Son intérêt pour l’Irak s’est manifesté en juillet 2002, lorsqu’il a participé à la conférence de l’opposition irakienne qui a eu lieu à Londres. Il avait, depuis, pris ses distances.
Toute tentative d’intervention du prince Hassan dans les affaires irakiennes se heurterait probablement à l’opposition des États-Unis, de la Grande-Bretagne et, surtout, de la Jordanie. Le roi Abdallah n’a approuvé qu’avec des réserves le projet du prince Hassan de se rendre en Irak pour y rencontrer des chefs religieux. Le souverain – qui a eu lui- même des contacts avec des chefs religieux et tribaux irakiens nostalgiques de l’époque du roi Fayçal II, renversé en 1958 – préfère intervenir directement dans un éventuel débat sur le rôle des Hachémites.

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