Brazzaville prévoit un déficit budgétaire de plus d’un milliard d’euros en 2020
Chute drastique des cours du pétrole et ralentissement de l’économie mondiale obligent, le gouvernement congolais s’attend à une récession de 9 % du PIB en 2020.
Le Congo enregistrera cette année un déficit budgétaire de 779,7 milliards de F CFA (1,2 milliard d’euros), représentant 13 % de son produit intérieur brut (PIB). Le 22 avril, le conseil des ministres a adopté le projet de loi de finances rectificative consécutif au choc sanitaire du Covid-19 et à la dégringolade des cours du brut.
Brazzaville a par conséquent revu les hypothèses du budget 2020, voté en décembre 2019, qui tablait initialement sur un excédent budgétaire de 514 milliards de F CFA. Les projections du taux de croissance, initialement à 1,2 % du PIB, ont été ramenées à – 9% du PIB. Moins pessimiste, le FMI table quant à lui sur une croissance négative à – 2,3 % du PIB dans ses nouvelles perspectives, alors que le pays a déjà connu une récession de -0,9 % en 2019.
Une économie dépendante de l’or noir
Les autorités congolaises s’attendent à un recul de l’activité hors pétrole de 60 % si la crise actuelle dure entre trois et sept mois.
Fixé au départ à 140 millions de barils, avec un baril à 55 dollars, la production pétrolière reculera à 123 millions d’unités, pour un baril à 25 dollars. Cette double baisse entraine une chute des recettes pétrolières de plus de 55 %, à 531 milliards de F CFA contre 1 188 milliards de F CFA initialement prévus. L’or noir représente un tiers de la richesse du pays, plus de la moitié de son budget et pratiquement 85 % de ses exportations.
Or, même le baril à 25 dollars peut sembler une hypothèse optimiste, tant les cours sont tombés.
Les recettes budgétaires suivent la même tendance, passant selon les prévisions de 2 175 milliards de F CFA initialement attendus à 1 083 milliards de F CFA après révision, soit un plongeon de plus de 50 %. Du fait entre autres de la baisse de deux points de certaines taxes, dont l’impôt sur le bénéfice des sociétés (IS) qui passe de 30 à 28 %.
Des mesures sanitaires coûteuses
Les dépenses globales quant elles augmentent de 91 milliards de F CFA (+5,8%) : initialement prévues à 1 579 milliards de F CFA, elles sont désormais estimées à 1 670 milliards de F CFA, notamment du fait des efforts à consentir pour faire face à la pandémie : achèvement des chantiers des hôpitaux généraux de Brazzaville et de Pointe-Noire, achat des équipements médicaux… Brazzaville a également créé un Fonds de soutien aux entreprises, de 125 milliards de F CFA.
Les investissements connaissent par conséquent une hausse de 170 milliards de F CFA (+52,3 %), à 495 milliards de F CFA. Les dépenses courantes, quant à elles, se contractent de 79 milliards de F CFA.
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