Bonne conscience et faux-semblants

Publié le 19 janvier 2004 Lecture : 1 minute.

Tradition, endurance, aventure, dépassement de soi, regard positif sur l’Afrique Pendant vingt-cinq ans, les maîtres d’uvre du rallye Paris-Dakar n’ont jamais été avares d’expressions grandiloquentes pour qualifier leur propre course. Mais ils ont franchi un nouveau cap avec le volet humanitaire du raid appelé Actions Dakar, un projet à vocation écologique portant sur la région de Louga, au Sénégal. La plaquette de présentation 2004
étale en effet sans vergogne les poncifs les plus éculés des politiques de développement : « programme de formation aux bonnes pratiques environnementales »,
« amélioration et assainissement du cadre de vie », « dispositif transparent adapté aux besoins des Sahéliens » On trouve même et sur ce point, il faut le reconnaître, les organisateurs ne manquent pas d’humour une action très pointue consacrée à la « fixation des dunes ». Un comble pour une course automobile dévoreuse du moindre petit relief de sable ! La volonté affichée de respecter la limitation de vitesse, contrôlée cette année par GPS (demain par radars ?), lors de la traversée des villages africains ne change rien à l’affaire. Chaque année, le Dakar tue, pollue, gaspille, exhibe luxe et richesses, vole du temps aux habitants, et prouve son obscénité. Il serait donc bienvenu de laisser faux-semblants et alibis humanitaires au placard. D’assumer une fois pour toutes ses actes en ne parlant plus que d’amour de la chevauchée mécanique. La bonne conscience est aujourd’hui passée de mode.

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