Alphadi

Styliste et organisateur du Festival international de la mode africaine

Publié le 16 janvier 2004 Lecture : 2 minutes.

« Alphadi pour la vie. » Telle pourrait être la devise nationale du Niger, en temps de Festival international de la mode africaine (FIMA), dont la dernière édition s’est déroulée à Boubon, à environ 25 km de Niamey, du 1er au 6 décembre 2003. En effet, plus de vingt ans après sa première collection de vêtements, le styliste jouit d’une notoriété digne d’un membre éminent du gouvernement. Il suffit de demander « Connaissez-vous Alphadi ? Que pensez-vous de lui ? » pour constater son aura. Au Niger, mais également sur l’ensemble du continent, la simple évocation de son nom inspire respect et admiration. Et suscite les vocations.
Devenu le porte-parole de toute une culture de la mode africaine sur la scène internationale, le créateur ne lésine pas sur les efforts de communication. Affable, il n’est pas avare de sourires, d’embrassades, d’accolades et de mots agréables. Tout au long de la journée, il sert des mains, gratifiant ses rencontres d’un « tu vas bien, bonjour ma chérie » convenu. Et, du haut de ses 46 ans, le rôle de promoteur culturel lui sied à merveille. Dans le hall de l’hôtel, il reçoit les médias, les créateurs et les mannequins venus d’Europe et d’Afrique.

« Je me tuerais pour que la création africaine soit reconnue », s’évertue-t-il à clamer à tous ceux qui veulent bien l’entendre.
Résultat d’un travail important de lobbying auprès des politiques et des bailleurs de fonds, le Fima s’impose aujourd’hui comme le seul événement du genre en Afrique subsaharienne, rassemblant, pour la dernière édition, plus d’une quarantaine de stylistes africains et occidentaux et plus d’une centaine de mannequins.
Mais le succès de cette manifestation ne saurait lui faire oublier ses échecs passés. L’édition 2000 avait notamment déclenché des manifestations d’associations religieuses (notamment islamistes), s’opposant à la haute couture. À l’époque, sa boutique, située au coeur de la capitale nigérienne, avait été saccagée en signe de protestation. La quatrième édition, qui devait se tenir au Gabon en 2002, a, par ailleurs, été annulée deux mois avant la date prévue. Version officielle des autorités gabonaises : « Le site n’était pas prêt. » « J’avais préparé cet événement pendant deux ans. Son annulation au dernier moment a terni sa notoriété et ma réputation », souligne Alphadi.

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Malgré ces déboires, le créateur ne s’est pas découragé. Pour éviter tout quiproquo lors de l’édition 2003, il est parti à la rencontre de chacune des associations religieuses du Niger pour les sensibiliser à la mode. Et rien n’est venu ternir l’événement.
Alphadi compte profiter de 2004 pour développer sa marque. Le styliste prévoit d’organiser des défilés à Paris et à New York, avant de lancer un parfum pour hommes et une ligne de produits cosmétiques.
Il n’abandonnera pas non plus sa mission d’ambassadeur de la mode africaine. Il souhaite en effet organiser le FIMA 2004 au Gabon, et le suivant à Niamey lors de la tenue du Festival de la Francophonie, en 2005.

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