Coronavirus : le FMI débloque 360 millions de dollars en faveur de la RDC

L’institution internationale, qui salue la réponse « ferme » de Kinshasa face à la pandémie, vient d’approuver une aide de 363,3 millions de dollars en sa faveur. De quoi alléger les pressions sur les réserves en devises du pays, qui couvrent à peine un mois d’importation.

Un employé de la Société d’Exploitation de Kipoï (SEK), une filiale de l’entreprise australienne Tiger Ressources, travaille à la production de cathode de cuivre pures à 99,999% dans l’usine  d’extraction électrolytique par solvant à Kipoï, à 75 kilomètres à l’ouest de Lubumbashi, capitale de la province minière du Katanga, en République démocratique du Congo, le 9 mars 2015. © Gwenn Dubourthoumieu/Jeune Afrique

Un employé de la Société d’Exploitation de Kipoï (SEK), une filiale de l’entreprise australienne Tiger Ressources, travaille à la production de cathode de cuivre pures à 99,999% dans l’usine d’extraction électrolytique par solvant à Kipoï, à 75 kilomètres à l’ouest de Lubumbashi, capitale de la province minière du Katanga, en République démocratique du Congo, le 9 mars 2015. © Gwenn Dubourthoumieu/Jeune Afrique

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Publié le 24 avril 2020 Lecture : 3 minutes.

Un nouveau coup de pouce du FMI en faveur de la République démocratique du Congo. Le 22 avril, le conseil exécutif du Fonds monétaire international a approuvé un prêt de 363,27 millions de dollars en faveur du pays, dans le cadre de la Facilité de crédit rapide (FCR). Ce crédit est généralement accordé à un taux de 0 %, « assorti d’un différé d’amortissement de cinq ans et demi et une échéance maximale de dix ans », selon le FMI.

Kinshasa bénéficiait déjà depuis décembre 2019 d’une autre FCR de 368,4 millions de dollars, assortie d’un programme de réformes, suivi par les équipes du Fonds, visant à «  augmenter les recettes, lutter contre la corruption et améliorer la gouvernance ».

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Si le nouveau crédit approuvé en avril n’est pas accompagné, lui, d’un programme spécifique de réformes, il répond de la même logique : aider la RDC à « répondre aux besoins urgents de la balance des paiements », qui affectent le pays depuis plusieurs années et qui sont rendus encore plus aigus par « l’apparition de la pandémie de COVID-19 »

Chute des cours du cuivre et du cobalt

Grande exportatrice de cobalt et de cuivre, la RDC pâtit de la mauvaise conjoncture des marchés. Le cobalt a cédé deux tiers de sa valeur depuis mars 2018, tandis que le cuivre était fin mars à son plus bas niveau depuis deux ans, avant un léger rebond en avril. Résultat : les exportations du pays ne représentaient qu’environ 26 % du PIB en 2019, contre 32,8 % en 2016.

Bien qu’en hausse sur cette période, les réserves de changes du pays n’atteignaient que 829 millions de dollars l’an dernier, selon le FMI, de quoi couvrir moins de trois semaines et demi d’importations de biens et services, contre une moyenne de 3,7 mois dans les pays voisins de la zone Cemac.

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Une situation périlleuse rendue encore plus critique par la crise sanitaire et économique due au covid-19, qui a entraîné 25 décès, pour 394 cas déclarés et 48 guérisons en RDC.

Un comité d’experts en première ligne

En approuvant le nouveau financement, le FMI a salué la réponse « ferme » de Kinshasa à la pandémie, pointant le « plan national de réponse qui prévoit une augmentation des dépenses liées à la santé et met en place des mesures pour aider à contenir la propagation de la maladie ». Un comité d’experts est en première ligne dans cette riposte, sous la houlette de Jean-Jacques Muyembe, docteur en virologie, spécialiste du virus Ebola.

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Un plan de relance au budget d’environ 135 millions de dollars a été approuvé, prévoyant notamment des exonérations fiscales pour les entreprises et sur les produits pharmaceutiques comme les produits de base, ainsi que « la fourniture gratuite d’eau et d’électricité pendant deux mois aux ménages et aux hôpitaux », s’est félicité le FMI.

Mais l’impact économique de la crise s’annonce sévère, avec une récession attendue en 2020. Le PIB est attendu en recul à – 2,2 % cette année selon le FMI, dont les équipes prévoyaient fin décembre dernier, une croissance de + 3,2 % cette année. « La détérioration des perspectives macroéconomiques et les pressions budgétaires supplémentaires créent un besoin urgent pour la balance des paiements », expliquent les équipes du Fonds.

Selon l’institution multilatérale, l’aide accordée en avril « permettra de combler une partie du déficit de financement, tandis que le soutien supplémentaire d’autres partenaires de développement devrait permettre de combler le déficit restant et d’alléger les besoins de financement du budget ».

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