Flavy Bato : diva solaire

La chanteuse revient sur la scène musicale avec Couleur Soleil. Un album rayonnant et enchanteur.

Publié le 20 décembre 2006 Lecture : 2 minutes.

Sa voix suave rappelle le bruit des vagues du fleuve Sanaga quand elles se jettent dans l’océan à Kribi. Elle a vu le jour dans cette station balnéaire du Cameroun, aujourd’hui point de passage obligé du pétrole tchadien vers le reste du monde. Flavy Bato respire le bien-être et la joie de vivre. Son timbre vocal gai et éclatant rappelle le coin de paradis d’où elle est venue, en 1999, pour s’installer en Normandie avec son époux français. Tout comme Couleur Soleil, son quatrième et nouvel album, regorge de sonorités venues d’ailleurs. Cet opus totalement acoustique utilise, pour la rythmique, des instruments traditionnels africains : calebasse, djembé, bugarabu Les lignes mélodiques diffusées par ces percussions font détonner chacun des treize morceaux de l’album. Joyeux, légers, graves ou festifs, ils captivent et font tous danser. « Itongo », par exemple, rappelle par ses sonorités typiques les nuits de danse folklorique sur la place du village, au cur de l’Afrique.
Au fil de l’album, Flavy déploie ses grandes capacités vocales mais également des notes qui révèlent sa féminité, ses cordes aiguës de femme. À la guitare, Boby Nguime et Pascal Alavoine, professionnels de renom, secrètent des notes mélodieuses. Les lignes de basse sont interprétées par Étienne Mbape, les churs sont assurés par Barbara Akabla, et les percussions par Rigo Massiala. Les thèmes des chansons sont divers. « Sita » aborde la complexité des rapports mère-enfant et dit les bonheurs de la maternité. Tandis que « Génération » s’élève contre l’effet désastreux des guerres et des famines sur les enfants d’Afrique.
Auteur, compositeur et interprète, Flavy Bato tire ses textes de son vécu de femme, de Noire, d’Africaine et de mère. Sa carrière a débuté dans les cabarets d’Abidjan, dans cette Côte d’Ivoire du début des années 1980, terre de rencontres et creuset de talents artistiques issus de toute l’Afrique. Elle se fait connaître dès la sortie de son premier album, Maoré, en 1982. Sa réputation déborde très vite les frontières du pays d’Houphouët pour atteindre le Gabon, le Cameroun Elle croise des grands noms de la musique (Alpha Blondy, Kadjanin, Youssou Ndour, notamment), monte sur de prestigieuses scènes de concert ou de festival à travers tout le continent. Puis enchaîne les disques. Après Couleurs d’Afrique, elle commet Nzassa en 2002, avant d’en arriver à Couleur Soleil. À partir de 1999, « pour raisons familiales », elle s’établit avec mari et enfants à Mortain, dans la fraîcheur du nord de la France. Dans son village de 2 000 âmes, Flavy apporte un rayon de soleil pour briser la grisaille quotidienne. Elle monte avec succès un spectacle de danse africaine et dispense des cours de percussions.

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