Des destins intimement liés

Publié le 20 décembre 2006 Lecture : 1 minute.

Entre le IXe et le XVIIIe siècle, la Sérénissime n’a cessé de faire reculer les frontières de l’Europe. Seule puissance du continent à entretenir en permanence des plénipotentiaires dans les principales villes du Proche-Orient, Venise, fascinée par le haut degré de civilisation des dynasties musulmanes, a tissé des liens privilégiés avec Ayyoubides, Mamelouks et Ottomans. « Venise ne se résignait à la guerre que quand l’exploration des voies pacifiques n’avait pas donné les résultats espérés », confirme Jean-Claude Hocquet, auteur de Venise et la mer (Fayard). La cité n’aimait pas beaucoup la guerre, qui, non contente d’être onéreuse, nuisait au commerce. Elle préfère nouer des alliances et développer une « approche du monde musulman qui a toujours été rationnelle, fondée sur une connaissance pratique », comme l’explique Stefano Carboni, commissaire scientifique de l’exposition.
Elle fait porter des cadeaux à un souverain étranger dont elle recherche l’amitié et nomme dès le XVe siècle des ambassadeurs dans toutes les grandes cours. Le plus important de ces diplomates était le baile, à Constantinople, qui dirigeait la communauté vénitienne établie dans la ville et dans l’empire. Pour Stefano Carboni, Venise fut incontestablement « la première cité européenne et, à bien des égards, la seule à comprendre et à apprécier la philosophie et la science islamiques, à ouvrir un dialogue avec le monde musulman dans lequel les échanges techniques et artistiques avaient aussi leur place ».

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