Mali : l’un des principaux camps de déplacés de Bamako part en fumée
Un incendie a ravagé mardi l’un des principaux camps informels de déplacés de Bamako, où plus de 1 000 personnes ayant fui les violences dans le centre du Mali avaient trouvé refuge.
Il n’y avait mardi en fin d’après-midi « aucune victime jusque-là », selon le ministre de la Sécurité, Salif Traoré. Les dégâts matériels sont en revanche très importants : le camp dit de « Faladié », composé de huttes de fortune installées sur une décharge du sud de la capitale malienne, a été réduit en cendres.
« Des gens ont mis le feu à des déchets pour les brûler et avec le fort vent aujourd’hui tout a pris feu en fin de matinée, c’est une catastrophe », avance Ibrahima Maïga, un déplacé rescapé de l’incendie, qui s’est éteint dans l’après-midi.
« À l’heure actuelle, il est très difficile de préciser exactement ce qui a provoqué l’incendie », a estimé devant la presse le directeur général de la Protection civile, Seydou Doumbia.
Le camp, bordé par un marché au bétail, est habité en très large majorité par des Peuls du centre du Mali, plus de 1 000 personnes, selon les acteurs humanitaires travaillant sur place. Ils ont été chassés de cette région par le cycle de violences jihadistes et inter-communautaires, souvent entremêlées.
« Je perds tout »
Le site était nappé mardi après-midi dans un imposant nuage blanc. Dans les allées du camp, les flammèches continuaient de scintiller.
Dans le marché au bétail, les animaux braillent. Ibrahima Maïga est à la recherche de ses 50 bœufs, qui sont au Sahel la principale source de revenus de millions d’éleveurs. « On en a vu 13 là-bas, les autres ont disparu », dit-il. Dans les rues adjacentes de la décharge, sur le goudron, une vache courait au milieu de la route entre les taxis. Éparpillés sur les lieux de l’incendie, des dizaines de moutons, bœufs et chèvres calcinés jonchaient le sol.
Devant un tas de cendres, Aminata Diallo regarde son ancien logis. « Cela faisait deux ans que j’habitais là. Je viens du cercle de Bankass, j’ai laissé ma vie là-bas à cause de la guerre et de nouveau je perds tout », confie cette femme de 38 ans. De la hutte, rien ne subsiste sinon une marmite et de maigres fondations en bois qui achèvent de se consumer.
« On ne sait pas comment faire pour ce soir, pour la suite », s’est inquiété Ibrahima Sarre, un travailleur humanitaire opérant dans le camp de Faladié. Les autorités ont indiqué en fin de journée que les sinistrés seraient transférés vers un autre site de déplacés.
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