Pourquoi les connexions internet sont plus fragiles en Afrique
Souvent connectés par moins de trois câbles sous-marins de fibre optique, les pays africains sont particulièrement vulnérables aux ruptures de câbles sous-marins, qui peuvent passer quasi inaperçues dans d’autres pays du globe.
Alors que l’Afrique continue de lutter contre le Covid-19 avec des mesures de confinement total (Afrique du Sud, Maurice, Maroc…) ou partiel (Côte d’Ivoire, Cameroun, Kenya…), seuls 28 % des Africains ont accès à internet, alerte la Web Foundation, dans un communiqué du 17 avril.
Un constat d’autant plus alarmant que les pays de la façade atlantique du continent n’ont pas été épargnés par les coupures de câbles sous-marins de fibre optique depuis début 2020. Après une première coupure du câble SAT-3 et une double rupture du WACS fin janvier, le premier a de nouveau été rompu début mars, dans les eaux territoriales de la RDC.
De tels événements se produisent une centaine de fois dans le monde chaque année, selon Keith Schofield, du Comité international de protection des câbles (ICPC) – à cause d’événements naturels, de la pêche industrielle ou de l’ancrage des bateaux, plus rarement d’actes de vandalisme. Malheureusement, certains pays d’Afrique sont peu résilients face à ces incidents.
« Un pays est correctement connecté à partir du moment où il reçoit sur ses terres trois câbles sous-marins de fibre optique », juge Jean-Luc Vuillemin, directeur des réseaux et services internationaux d’Orange. Or, quantité de pays africains côtiers ne sont reliés qu’à un seul câble (Mauritanie, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Sierra Leone, Liberia, Togo, Congo) ou deux (Bénin, RDC, Namibie, Mozambique), selon la carte de TeleGeography, une entreprise américaine d’analyse des infrastructures internet. Pire : l’Érythrée n’est liée à aucun câble sous-marin.
Des réseaux de fibre optique terrestre défaillants
Néanmoins, « avoir plus de câbles n’est pas la panacée », nuance David Belson, créateur du site The Internet Disruption Report. Pour assurer sa résilience, il faut aussi que l’ensemble des câbles d’un pays ne débouche pas dans la même station d’atterrissement – comme on appelle le bâtiment qui accueille la fibre avant qu’elle soit envoyée vers un point d’échange, où les opérateurs se partageront la bande passante pour la vendre à leurs clients.
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