En Éthiopie, le régulateur précise les contours des deux nouvelles licences télécoms
Les deux futures licences d’opérateurs privés de télécommunications en Éthiopie seront valables quinze ans et renouvelables pour la même durée, a fait savoir l’Autorité éthiopienne des communications (ECA) qui doit encore choisir comment elles seront attribuées.
L’Autorité éthiopienne des communications (ECA) a publié lundi 27 avril trois directives précisant les contours d’attribution des deux licences d’opérateurs de télécommunications qu’elle prévoit d’octroyer prochainement à deux acteurs privés. La consultation des directives concernant les licences de télécommunications, le règlement des différends et les droits et la protection des consommateurs est soumise aux opérateurs pour commentaires depuis le 28 avril et prendra fin le 11 mai à 23h59, heure d’Addis-Abeba.
Enchères ou « concours de beauté » ?
Dans le texte, disponible sur son site web officiel, le régulateur indique que les permis d’exploitation de spectre seront valables quinze ans à compter de la date d’attribution et renouvelables pour la même durée.
La méthode de délivrance des licences reste encore à préciser. Selon le document de dix-neuf pages, l’ECA se réserve le droit de choisir entre une mise aux enchères, une soumission comparative (appelée aussi « concours de beauté » elle permet de sélectionner l’opérateur non seulement à partir de critères financiers mais aussi sur sa capacité à mettre en place un réseau et couvrir une zone déterminée dans des délais prédéfinis par le régulateur), un hybride de ces deux premières méthodes, ou toute autre méthode que l’institution jugerait appropriée.
Sur le plan financier, tout changement dans l’actionnariat entraînant l’émergence d’un acteur contrôlant plus de 10 % du capital devra être soumis à l’approbation du régulateur.
Une libéralisation repoussée pour cause de pandémie
Créé en août 2019 pour engager la libéralisation du secteur avant les élections générales prévues initialement le 29 août 2020, le régulateur des télécoms éthiopien devait avoir octroyé ses deux licences à la mi-mars. Mais fin février, Eyob Tekalign Tolina, le ministre d’État en charge des Finances, a annoncé le report de la date d’octroi des deux nouvelles licences, expliquant que plusieurs candidats en avaient fait la requête.
La nouvelle date d’octroi des licences devait être connue deux semaines plus tard, mais c’était sans compter l’arrivée de la pandémie de Covid-19 en Afrique qui a précipité Addis-Abeba dans le confinement et freiné le travail du gouvernement qui, fin mars, a décidé de reporter les élections générales sine die. Certains observateurs du marché des télécoms estiment que ce répit forcé est bénéfique pour la bonne conduite du processus de libéralisation du secteur que le gouvernement semble vouloir accomplir avant des élections jugées très incertaines.
Au total, une vingtaine de candidats lorgnent actuellement un marché éthiopien de plus de 100 millions d’utilisateurs potentiels. Parmi eux, le groupe français Orange, le sud-africain MTN, l’émirati Etisalat ou encore le duo Vodacom-Safaricom ont très tôt fait connaître leur ambition.
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