Un pionnier de la communication
Publié le 18 octobre 2004 Lecture : 1 minute.
Il aura attendu, pour mourir, la réélection de Paul Biya, son ami de vingt ans. C’est d’ailleurs au Cameroun, où il oeuvrait à la campagne présidentielle, que le malaise cardiaque qui devait l’emporter l’a saisi. Rapatrié d’urgence en France fin septembre dans un avion médicalisé affrété par le palais d’Etoudi, Claude Marti est décédé le 14 octobre à Paris, à l’âge de 78 ans. Ce Suisse né à Lausanne, publicitaire dans l’âme, fut, en France, l’un des pionniers – avec Jacques Séguéla – de cet art très particulier qu’est le conseil en communication auprès des personnalités politiques. Proche du Parti socialiste, il noue, dès le milieu des années 1970, une relation privilégiée avec Michel Rocard avant de conseiller François Mitterrand à l’Élysée pendant près de huit ans.
À partir de 1982, sa société, Claude Marti Communication (CMC), étend ses activités au Liban – auprès d’Amine Gemayel – en Hongrie et en Iran. Mais c’est surtout vers l’Afrique que Claude Marti s’oriente.
Sa bonhomie, son élégance, son flegme et son perpétuel sourire y feront merveille, autant que ses talents professionnels. Omar Bongo Ondimba, Gnassingbé Eyadéma, Mouammar Kadhafi, Mahamane Ousmane, Maïnassara Baré, Robert Gueï et bien sûr Paul Biya : tous ont, à un moment ou à un autre, suivi les conseils de Claude Marti. Avec des fortunes diverses certes, mais tous furent sous le charme de cet homme qui ne ménageait pas sa peine pour mériter ses contrats – et les renouveler. « Je m’efforce toujours de donner des conseils positifs : définir un slogan, valoriser une action, élaborer une stratégie de campagne, séduire les journalistes, ça je sais faire, confiait-il il y a peu, mais appeler à la haine, détruire un opposant, aller à l’encontre du progrès démocratique, faire l’éloge de la malhonnêteté, pas question : je ne suis pas protestant pour rien. » Les obsèques de Claude Marti auront lieu le 21 octobre, à 11 heures, au temple de la rue de Grenelle, à Paris.
