Un Mauricien à la tête de l’OMC ?

Publié le 18 octobre 2004 Lecture : 2 minutes.

L’île Maurice devrait annoncer, en décembre prochain, la candidature de Jayen Cuttaree, son ministre des Affaires étrangères, du Commerce international et de la Coopération régionale, au poste de directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à pourvoir en septembre 2005. Cette candidature, encore officieuse, est d’ores et déjà bien accueillie par les membres du G90, qui rassemble les pays Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP), les Pays les moins avancés (PMA) et l’Union africaine (UA). « Nous apprécions Jayen Cuttaree, qui a toujours défendu avec beaucoup d’énergie les positions des pays en développement. Je pense que la plupart des membres du G90 lui apporteront leurs voix », explique un diplomate haïtien, en fonction à Bruxelles. Pour le continent africain, l’enjeu est de taille. Le futur directeur général aura la lourde charge de boucler le cycle de négociations sur la libéralisation du commerce mondial lancé à Doha (Qatar), en 2001. La nomination de Jayen Cuttaree permettrait d’avoir un allié de poids dans les discussions sur l’agriculture, en particulier sur les dossiers sensibles du coton, du sucre ou encore des préférences commerciales et tarifaires des pays en développement. Le directeur général, même s’il a un rôle de coordinateur des actions comme le rappelle l’OMC, influe néanmoins sur le calendrier des réunions et les thèmes.
Parmi les autres candidats, le Brésil, qui a pris la tête du G20 (pays émergents), présentera son ambassadeur auprès de l’OMC, Luiz Felipe de Seixas Correa, tandis que l’Uruguay proposera Carlos Perez del Castillo. Les deux rivaux latino-américains devraient être rejoints par le Canadien Sergio Marchi, également ancien ambassadeur de son pays auprès de l’OMC, qui pourrait bénéficier de l’appui des États-Unis. L’Union européenne se garde pour l’instant de soutenir un candidat, mais certains n’excluent pas que le commissaire européen sortant au Commerce, Pascal Lamy, entre dans la danse. Belle empoignade en perspective donc.
La précédente désignation du directeur général, en 1999, avait tourné à un affrontement Nord-Sud entre les deux principaux candidats. Devant le blocage du processus, le mandat, alors de six ans, avait été divisé entre l’ancien Premier ministre néo-zélandais Mike Moore, appuyé par les pays occidentaux (1999-2002), et le Thaïlandais Supachai Panitchpakdi (2002-2005), soutenu par les pays en développement. Pour éviter pareille mésaventure, les 144 membres de l’OMC ont révisé, en 2002, les procédures de désignation. Le but est de parvenir à un consensus par consultations successives. En cas d’échec, les pays membres devraient procéder à un vote. Une première pour l’institution. Le futur directeur général sera nommé pour quatre ans.

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