Cameroun : Maurice Kamto à la conquête de l’espace

« Présidents » en salle d’attente (3/4). Il a proclamé sa victoire à la présidentielle d’octobre 2018, mais les portes du palais d’Etoudi lui sont restées fermées. Face à un Paul Biya invisible, l’opposant et « président élu » Maurice Kamto veut occuper le terrain médiatique et, surtout, ne pas se laisser oublier.

Maurice Kamto, du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), en mai 2018. © Jacques Torregano pour JA

Maurice Kamto, du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), en mai 2018. © Jacques Torregano pour JA

MATHIEU-OLIVIER_2024

Publié le 6 mai 2020 Lecture : 8 minutes.

Enquête sur les « présidents » en salle d’attente. © JA
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Série : Ping, Kamto, Fayulu, Kodjo… Enquête sur ces « présidents » en salle d’attente 

Jean Ping, Maurice Kamto, Martin Fayulu, Agbéyomé Kodjo… Les institutions de leur pays leur ont donné tort, douchant leur rêve présidentiel, mais ils continuent de revendiquer la magistrature suprême au Gabon, au Cameroun, en RDC et au Togo. Plongée dans le quotidien de ces « présidents élus » qui n’abandonnent pas, mais ne gouvernent pas.

Sommaire

Le rendez-vous est donné à 8 heures tapantes, dans la fraîcheur matinale du Nord-Est américain. Ce dimanche 9 février, dans plusieurs villes des alentours de Washington, des centaines de Camerounais de la diaspora se retrouvent pour converger vers la capitale fédérale. Direction l’aéroport Dulles, où Maurice Kamto doit atterrir dans la matinée en provenance du Canada voisin.

L’opposant poursuit sa tournée américaine, entamée quelques jours plus tôt. À 10 heures, il est accueilli par une foule de partisans à sa descente d’avion. Il doit prendre la parole une heure plus tard, à l’auditorium High Point, devant ses supporteurs. Un « giga-meeting », annonce sa communication.

Les drapeaux camerounais sont de sortie, sous les regards étonnés des autres passagers se pressant dans le hall d’arrivée. Beaucoup ignorent sans doute que le Cameroun a aujourd’hui deux présidents : l’un qui est au pouvoir, Paul Biya, et l’autre qui se dit élu mais ne gouverne pas, Maurice Kamto.

Ce dernier, après avoir profité d’un bref bain de foule abondamment relayé sur les réseaux sociaux, s’engouffre dans un pick-up noir, direction l’auditorium. Le juriste aux fines lunettes y est très attendu, dans une salle bondée et bruyante venue assister à la grand-messe de ce dimanche midi.

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