Que demande le peuple ?

Publié le 18 octobre 2004 Lecture : 2 minutes.

Après dix-sept ans d’exercice du pouvoir, Zine el-Abidine Ben Ali se prépare à un nouveau mandat de cinq ans. Le 24 octobre, les Tunisiens éliront leur président mais aussi leurs députés. Des élections aux allures de simple formalité tant pour le chef de l’État sortant que pour le Rassemblement constitutionnel démocratique (parti au pouvoir), dont l’emprise sur la vie politique nationale est plus qu’écrasante et (presque) sans équivalent dans le monde. Bref, contrairement à d’autres pays où la question d’un changement de pouvoir, et donc éventuellement de politique, se pose, la Tunisie sait avec qui elle s’engagera pour les cinq prochaines années. Un gage de continuité…

La problématique tunisienne est différente de celle de bien d’autres pays arabes ou africains. Ici, il ne s’agit pas de répondre aux besoins essentiels d’une population meurtrie ou laissée à l’écart du développement. Santé, éducation, niveau de vie, électricité, eau potable, infrastructures : tout va (plutôt) bien, merci… Inutile de revenir sur les vertus du « miracle tunisien » cher au président français Jacques Chirac. Le « havre de paix », véritable dragon africain, est une réalité. Oui, la Tunisie « fonctionne », ce qui est suffisamment rare sur le continent pour être souligné. Ce « Plus » vous en propose d’ailleurs une image précise, loin des poncifs habituels. Un instantané qui tente de rendre compte, le plus fidèlement possible, de l’état du pays mais aussi des menaces qui pèsent sur lui. Ne pas s’endormir sur ses lauriers, mieux appréhender les mutations engendrées par la croissance, rendre effectif le désengagement de l’État de la vie des entreprises, enrayer la crise de certains secteurs clés comme le textile : tels sont – la liste n’est pas exhaustive – les principaux défis de ces cinq prochaines années. Et, surtout, répondre à une demande exprimée du bout des lèvres, mais réelle et croissante : une certaine démocratisation. « Certaine » parce que les Tunisiens n’exigent pas une révolution, ni même un bouleversement radical. Simplement des signes avant-coureurs, un engagement, le début d’une évolution. La modernité sociale et économique, considérée comme acquise, même si tout n’est pas parfait, ne peut être une finalité. Et si démocratie et développement ont pu être dissociés dans un premier temps, ce n’est plus le cas à long terme. Dépasser le stade de pays émergent implique d’« ouvrir les vannes ».

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