Museveni se rebiffe

Publié le 19 octobre 2004 Lecture : 1 minute.

Etonnantes déclarations que celles faites par le président ougandais, Yoweri Museveni, le 12 octobre, à propos de la guerre en Irak. Lors de l’inauguration du Senior Staff & Command College de Kimaka, près de Jinja, dans le sud du pays, le chef de l’État a affirmé sans sourciller devant un parterre de galonnés de l’Uganda People’s Defence Force : « J’ai soutenu les Américains en Irak, mais je ne savais même pas pourquoi ils combattaient. Ce que je savais, c’est que Saddam était un ami d’Omar el-Béchir et que Béchir était mon ennemi. » Une allusion à la longue querelle opposant l’Ouganda et le Soudan, qui s’accusent mutuellement de soutenir les rébellions en lutte avec les gouvernements centraux des deux pays, la Sudan People’s Liberation Army de John Garang et la Lord’s Resistance Army de Joseph Kony.
Désormais, sans pour autant menacer de quitter la coalition, Museveni « regrette » d’y avoir apporté son soutien. Il fustige les « erreurs stratégiques » américaines, rend « l’arrogance » des GI’s responsable des actions violentes de la « résistance irakienne » et soutient ne pas avoir été consulté au moment de la nomination de Paul Bremer et de la dissolution de l’armée irakienne. Quant à la présence d’armes de destruction massive sur le territoire irakien, il ne sait pas « si c’était vrai ou pas ». Membre de la coalition avec l’Érythrée, l’Angola, l’Éthiopie et le Rwanda, l’Ouganda est soutenu à bout de bras, depuis des années, par les États-Unis. Museveni, contraint de s’ouvrir au multipartisme sous la pression des bailleurs de fonds, rêve de briguer un troisième mandat en 2006, ce que la Constitution ne lui permet pas encore. Difficile de ne pas voir dans son soudain revirement une manuvre électoraliste.

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