Le bonheur dans la diversité

À la recherche d’un nouveau souffle, les professionnels misent sur la diversification des prestations pour séduire les visiteurs. Au-delà du balnéaire, la station de Yasmine Hammamet est l’illustration de cette stratégie.

Publié le 18 octobre 2004 Lecture : 2 minutes.

Bonne année 2004 pour le tourisme tunisien… Du 1er janvier au 10 septembre, le pays a enregistré 4,08 millions d’entrées de touristes – record battu – au lieu de 3,45 millions l’année dernière, soit une hausse de 18,5 %. Les attentats du 11 septembre 2001 ayant eu des conséquences très néfastes sur les flux touristiques à destination des pays du sud, Wahid Brahimi, directeur général de l’Office national du tourisme, juge ces résultats très encourageants : « Nous ne pensions atteindre ce seuil qu’en 2005 ou 2006. » Les Européens continuent de représenter le gros du contingent des vacanciers (60 %), suivis des Maghrébins (38 %). Le nombre des Nord-Américains est en hausse (+ 38 %), même si, en valeur absolue, les chiffres restent très faibles (environ 20 000 entrées).
Ces bons résultats tiennent, en partie, à la nouvelle stratégie de diversification poursuivie par les autorités. Dotée de 1 300 kilomètres de littoral, la Tunisie continue de développer son marché balnéaire, mais s’efforce d’élargir la gamme d’activités culturelles et sportives. La thalassothérapie, le golf et l’écotourisme sont les produits en vogue. À Tozeur, par exemple, palmeraie à la lisière du désert, un magnifique parcours de golf est en construction et sera opérationnel courant 2005. Pour économiser les ressources hydriques, l’arrosage des greens sera réalisé à partir des eaux recyclées de la ville.
Le ministère du Tourisme cherche à développer ce type de séjours dans les oasis. Par ailleurs, une dizaine de parcs naturels sont en cours d’aménagement à travers le pays. Du gîte d’étape à l’établissement de thalassothérapie, la Tunisie veut répondre à tous les goûts.
La ville de Yasmine Hammamet, dernière-née des stations balnéaires du littoral tunisien, située à 60 kilomètres au sud de Tunis, est emblématique de ce « nouveau » tourisme la plage n’est qu’un atout parmi d’autres. Les vacanciers peuvent, en effet, se promener dans les ruelles et les souks de Médina Mediterranea, complexe culturel modelé sur les villes traditionnelles arabo-andalouses (il compte même un parc d’attractions, Carthageland), s’adonner à quelques swings de golf ou profiter du cadre de la nouvelle Marina et des nombreux cafés et restaurants qui jalonnent la promenade le long de la mer.
Depuis son lancement en 1999, la station connaît un succès qui ne se dément pas. Les 44 hôtels (dont 80 % sont des quatre ou cinq étoiles) ont affiché complet durant les mois de juillet-août. La station a enregistré 1,9 million de nuitées du 1er janvier au 10 septembre (contre 1,2 million en 2003), soit près d’un dixième du total du pays (25 millions). Autre signe prometteur, Yasmine Hammamet attire de plus en plus un tourisme local, principalement issu des classes moyennes de la capitale (10 % des nuitées en 2004, contre 7 % en 2003). En diversifiant son offre et ses produits, la Tunisie souhaite rompre l’image des séjours à prix cassés qui ont fait sa réputation.
« La Tunisie ne se vend pas qu’à ces prix-là, insiste Wahid Brahimi. 40 % de notre capacité est composée d’hôtels quatre ou cinq étoiles. Mais il est vrai que la concurrence internationale est très forte depuis quelques années, ce qui incite certains à baisser les prix. Le ministère du Tourisme ne peut dicter leurs tarifs aux professionnels, mais nous leur disons simplement de veiller à ce que la prestation soit conforme à la catégorie. » Le ministère élabore d’ailleurs une nouvelle stratégie de communication qui vise à développer « un nouveau regard » sur la Tunisie. La mer et le soleil restent les atouts majeurs… mais plus seulement.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires