Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne : « L’Afrique n’a pas besoin d’un concours de bonté »

Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, explique à Jeune Afrique la nouvelle stratégie de l’Europe à l’égard du continent.

Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. © Chine Nouvelle/Sipa

Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. © Chine Nouvelle/Sipa

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Publié le 6 mai 2020 Lecture : 5 minutes.

Depuis sa nomination le 1er décembre dernier, Josep Borrell n’a pas chômé. Trois mois après son arrivée, le nouveau chef de la diplomatie européenne présentait la nouvelle stratégie de l’UE pour l’Afrique, très attendue des deux côtés de la Méditerranée.

Quelques jours plus tard, l’ordre des priorités internationales était bouleversé par l’arrivée du Covid-19. Depuis, l’ancien ministre espagnol, président du Parlement européen de 2004 à 2007, se retrouve, à tout juste 73 ans, en première ligne.

Jeune Afrique : Vous avez participé, fin avril, à une réunion en visioconférence des chefs d’État du G5 Sahel. Quels ont été les engagements européens ?

Josep Borrell : Nous avons annoncé une nouvelle contribution, pour un montant de 194 millions d’euros, 112 millions étant destinés au volet sécuritaire et 82 au financement de projets socio-économiques. Cela vient s’ajouter à nos participations antérieures qui sont loin d’être négligeables puisque, entre 2014 et 2020, l’Union européenne [UE] et ses différents États membres ont mobilisé 8,5 milliards d’euros pour le Sahel.

Le G5 Sahel dispose-t-il de moyens financiers suffisants pour réussir sa mission ?

Clairement non. Les États sahéliens consacrent aux questions sécuritaires jusqu’à un quart de leur budget national dans certains cas. Quel pays pourrait se le permettre ? La solution serait de placer la force du G5 Sahel sous le drapeau des Nations unies, mais tant que cela n’aura pas été décidé, ce problème de financement existera. L’UE a déjà apporté 250 millions d’euros pour la constitution de la force conjointe. Elle dispose de plus de 900 experts sur le terrain dans le cadre de ses missions de formation et de conseil. C’est un effort considérable. Maintenant, il faut se demander pour quels résultats.

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Vous interrogez-vous par exemple sur la formation de certaines forces régionales, à laquelle contribue l’UE ?

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