3 questions à Khaled Cheikh

Représentant de l’Office national du tourisme tunisien à Vienne (Autriche)

Publié le 18 septembre 2006 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Peut-on parler de tourisme durable en Tunisie ?
Khaled Cheikh : Sur le plan économique, nous recevons 6,5 millions de touristes par an, ce qui représente 37 millions de nuitées et environ 2,6 milliards de dinars [1,5 milliard d’euros, NDLR]. On estime à 1 million le nombre de personnes qui vivent du tourisme. Depuis longtemps, la Tunisie a opté pour un tourisme intégré, qui répond aux « 3 S » du développement durable : sage, soutenable et solidaire. Par exemple, dans la zone sud du pays, les aménagements n’agressent pas l’environnement et contribuent à l’amélioration de la qualité de vie des habitants. À Tozeur, dans les années 1970, les eaux usées se déversaient dans la rue. L’État a construit une station d’épuration d’eau. Ce qui permet de mettre en avant une qualité de prestations touristiques de niveau international, mais aussi de répondre aux besoins de la population locale.
Est-ce la solution d’avenir, l’alternative au tourisme de masse souvent décrié pour ses méfaits sur les populations, les coutumes et les écosystèmes ?
Les deux formes de tourisme, durable et de masse, peuvent coexister. Le tourisme de masse aura toujours sa clientèle en Tunisie, mais, à la différence d’autres destinations où les touristes restent cloîtrés à l’hôtel, chez nous, le touriste va à la rencontre de la population. Il y a une vingtaine d’années, nous avons opté pour une diversification qui inclut le tourisme durable sans rejeter totalement le tourisme de masse. Plusieurs produits sont développés dans la culture, le sport ou la thalassothérapie. La population profite des retombées de l’industrie touristique dans plusieurs domaines, l’agriculture, la pêche, ou encore le secteur textile, et tout cela se fait dans le respect de l’environnement et des traditions locales.
Est-ce un argument commercial fort auprès des tour-opérateurs ?
Les tour-opérateurs sont des hommes et des femmes d’affaires, pour qui les investissements doivent rapporter de l’argent. Notre objectif, bien sûr, est que ce soit profitable aux populations locales. N’oublions pas qu’une des recettes du tourisme tunisien c’est l’utilisation des équipements et matériaux locaux et l’implication des entreprises et industries locales. Nous n’importons que ce qui est nécessaire. L’activité est donc profitable pour tous.

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