Jean-Luc Konan (Cofina) : « La résilience est dans l’ADN du secteur informel africain »
Face au coronavirus, le PDG du groupe de mésofinance plaide pour un appui – temporaire – des pouvoirs publics et des banques centrales, mais croit en la capacité des PME d’Afrique subsaharienne à surmonter la crise.
Toujours aussi vorace sur le terrain de la mésofinance, à cheval entre la banque classique et la microfinance, la Compagnie financière en Afrique (Cofina) maintient ses engagements et veut poursuivre son développement malgré les effets financiers ravageurs de la crise sanitaire du Covid-19. Et si l’ouverture de la filiale togolaise a été retardée par la pandémie, le groupe dirigé par Jean-Luc Konan affirme préparer l’après crise.
L’an dernier, le groupe financier s’est installé au Burkina. En sept années d’opérations, Cofina, détenu à 64 % par ses huit membres fondateurs et le management et à 36 % par l’espagnol Mediterranean Capital Partners, a su dupliquer avec une certaine réussite son modèle panafricain de finance inclusive. Il est désormais présent dans sept pays – Burkina, Côte d’Ivoire, Sénégal, Mali, Guinée, Gabon, Congo Brazzaville – et s’apprête à attaquer son huitième marché, le Togo.
Avec un portefeuille à risque à 90 jours autour de 3,5 %, Cofina affirme avoir accompagné près de 84 000 projets pour plus de 545 milliards francs CFA (831 millions d’euros) de crédits octroyés. Quant à son total bilan, il s’établissait fin décembre 2019 à 212 milliards de F CFA pour environ 146 milliards de F CFA de crédits distribués.
Le PDG du groupe – passé par Citi, Ecobank et United Bank for Africa (UBA) – revient pour Jeune Afrique sur les défis présentés par l’épidémie de coronavirus et surtout les opportunités qui peuvent en découler pour le financement des PME africaines.
Jeune Afrique : La crise du Covid-19 remet-elle en cause les projets d’investissement liés à l’expansion régionale de Cofina ?
Jean-Luc Konan : Après un moment de stupeur, nous nous sommes rapidement posés la question de « comment » continuer à fonctionner malgré la crise. Et aujourd’hui, je peux affirmer que non, cette crise ne remet pas en cause les projets d’investissements de Cofina. Au contraire, elle nous a permis de réévaluer notre plan stratégique pour nous être en phase avec nos objectifs. Mieux encore, nous avons réalisé que nos partenaires financiers gardent intacte leur confiance envers nous, confirmant les financements et les investissements sur lesquels nous étions en négociation avant la crise.
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