OMS cherche patron

Le nouveau président de l’Organisation mondiale de la Santé sera nommé le 9 novembre. L’ancien Premier ministre du Mozambique est candidat.

Publié le 18 septembre 2006 Lecture : 2 minutes.

Qui sera nommé à la tête de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 9 novembre prochain ? Le 5 septembre à minuit, l’agence onusienne a clôturé le dépôt des candidatures à la succession de Lee Jong-wook, le directeur général sud-coréen décédé soudainement deux ans avant la fin de son mandat, le 22 mai dernier, au premier jour de la 57e Assemblée.
Treize prétendants, se voyant bien embrasser les grands problèmes de santé publique qui grèvent le monde – grippe aviaire, sida, paludisme, obésité, pour n’en citer que quelques-uns – ont envoyé leur dossier au siège de l’OMS à Genève, sous pli confidentiel scellé. Quelques heures seulement avant l’échéance, le curriculum vitae du cofondateur des associations Médecins sans frontières et Médecins du monde, ancien ministre français de la Santé, candidat recalé à la tête du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) l’année dernière et, de temps à autre, aspirant timide à la course à l’Élysée, atterrissait dans la boîte aux lettres de l’OMS. De l’aveu de l’un de ses membres, Bernard Kouchner ferait un « très bon directeur général », parce qu’il a « une expérience internationale et le souci des pays pauvres ».
Il est encore trop tôt pour savoir si le conseil exécutif de l’OMS (34 membres, répartis en six zones géographiques) inscrira le Français sur la liste des cinq finalistes qu’il présente traditionnellement à l’assemblée des 192 membres, instance de décision ultime (à huis clos). Kouchner doit affronter des candidats attestant, pour certains plus que lui, des qualités requises : maîtrise technique pointue des questions de santé publique, expérience de leadership, connaissance de l’OMS et, si possible, une collaboration avec elle. Pêle-mêle, il a notamment pour concurrents le ministre mexicain de la Santé, un ancien responsable birman du développement au sein de l’ONU, un ancien ministre libanais de la Santé, un responsable koweïtien à l’OMS, le président équatorien, Alfredo Palacio González, et l’ancien Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et de la Santé mozambicain Pascoal Manuel Mocumbi.
« Les statuts n’imposent nullement une rotation géographique », précise la porte-parole de l’OMS, Fabela Chaib. Il n’empêche : à regarder la liste des six anciens directeurs généraux, toutes les zones géographiques sont représentées, sauf une. L’Afrique. Cette année, le seul candidat du continent, Pascoal Mocumbi, part avec des atouts : il s’est déjà présenté en 2003, et son profil est conforme au cahier des charges. Collaborateur de l’OMS pendant près de vingt ans, il a été nommé, en juillet 2005, « ambassadeur de bonne volonté pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant ».
Mais d’autres paramètres sont à prendre en compte : « lobbying politique, compromission, corruption »… des phénomènes habituels lors de cette élection, selon la prestigieuse revue médicale anglaise The Lancet.

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