La zone franc croule sous l’argent

Publié le 18 septembre 2006 Lecture : 2 minutes.

La situation dans les quinze pays de la zone franc est paradoxale. La croissance économique plafonne à 4 % en 2006 – autant qu’en 2005 -, alors que la situation financière est on ne peut plus florissante. Les ministres des Finances et les gouverneurs des Banques centrales de la zone l’ont à nouveau déploré lors de leur dernière réunion à Paris, le 12 septembre. Ils l’ont déploré en levant les bras au ciel : ils ne peuvent pas obliger les banques à financer des projets qu’elles estiment ne pas devoir financer Ils ont bien mis en place, depuis mars 2006, un nouveau dispositif de rémunération des « surliquidités », mais il s’avère incapable de juguler les flots de devises qui se déversent sur les États et les banques de la zone.
La convertibilité du franc CFA étant garantie par le Trésor public français par une parité fixe vis-à-vis de la monnaie unique européenne (1 euro = 655,957 F CFA), les opérateurs économiques n’ont pas lieu de s’inquiéter. Ils font confiance aux banques, lesquelles ne trouvent pas à qui prêter l’argent. C’est bien simple, la différence entre les ressources de la clientèle et leur emploi dépasse aujourd’hui 2 000 milliards de F CFA. Un comble dans une zone où l’on est obligé de tendre la main pour solliciter de l’aide au développement
Cette surliquidité bancaire ne représente qu’une partie des excédents dégagés par l’ensemble des institutions monétaires (banques centrales et banques commerciales). Selon le dernier rapport de la zone franc, publié le 12 septembre par la Banque de France, la zone franc disposait, à la fin de 2005, d’un montant cumulé de 6 300 milliards de F CFA (avoirs extérieurs nets), deux fois plus que le solde positif constaté à la fin de 2002. Réponse du gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), Jean-Félix Mamalepot : « Nos banques sont frileuses. Rigueur et discipline obligent, elles sont plus sélectives dans leurs choix. » En vérité, les promoteurs honnêtes et les projets bancables se font rares sur le continent C’est pourquoi Jeune Afrique a estimé que la création d’une rubrique « Banques & Finance » (voir p. 75) n’en serait que plus utile.

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