La France pas si généreuse
Publié le 18 septembre 2006 Lecture : 1 minute.
Chirac adore poser en champion désintéressé de l’aide aux pays pauvres. []
Selon des critères plus pertinents que les simples masses financières, la France apparaît en fait 18e sur les 21 pays riches qui aident les pays pauvres ! Et elle recule encore, puisqu’elle était 15e en 2005. C’est le classement établi par le très sérieux Center for Global Development, un think-tank de Washington, dont les Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz et Amartya Sen sont membres d’honneur.
Parmi la demi-douzaine de critères retenus : la nature de l’aide, liée, saupoudrée ou destinée à des régimes dictatoriaux ou corrompus ; mais aussi la politique globale des pays riches dans leurs relations internationales : barrières à l’importation, diffusion facilitée des technologies, politique d’immigration, écologie, paix dans le monde En combinant ces critères, les Pays-Bas sortent premiers, suivis de la totalité de l’Europe du Nord et de l’Ouest : tous devant la France, y compris l’Irlande, le Portugal ou l’Espagne, qui la coiffent, humiliation suprême, au poteau Les États-Unis se classent piteusement 13e derrière le Canada, 10e, mais toujours devant notre généreux pays. L’Italie, la Grèce et le Japon ferment le ban.
Pourquoi la France figure-t-elle si bas dans le classement ? « Son aide va à des pays peu démocratiques et pas si pauvres ; sa politique migratoire est trop restrictive ; elle est l’un des champions de la vente d’armes à des dictatures. » Ce qui fait qu’elle se classe carrément dernière pour sa contribution à la paix dans le (tiers-)Monde.
