Algérie : « A Vava Inouva » d’Idir, histoire d’un hymne
Une semaine après le décès d’Idir, Jeune Afrique retrace l’histoire de « A Vava Inouva », le tube qui a fait connaître le chanteur amazigh dans le monde entier.
Bien plus qu’une chanson, le titre « A Vava Inouva » du chanteur kabyle Idir a quasiment le statut d’hymne. Pas seulement pour les Algériens, les Kabyles ou les Berbères, mais pour tous les Maghrébins. Qu’ils vivent à Alger, à Paris ou à Casablanca, tous ont des souvenirs liés à ce titre qu’ils connaissent le plus souvent par cœur. Et qui les émeut parfois jusqu’aux larmes. Au même titre, sinon plus, que « Ya Rayah » de Dahmane Harrachi. Pourtant, rien ne prédestinait « A Vava Inouva » à connaître un tel destin.
Tout a commencé par un vieux conte berbère, venu du fonds des âges, devenu à son tour une légende qui traverse les mers et les générations. Dans les villages de Kabylie, quand la neige faisait ployer sous son poids les oliviers et les frênes sans âge, et qu’il gelait à pierre fendre, durant les longues nuits d’hiver, on se serrait autour de l’âtre où brûlait un feu de bois. Pour oublier la faim qui tenaillait les entrailles et le froid qui ankylosait les membres, on se racontait ces histoires du temps où les animaux parlaient, des récits emplis de cavaliers intrépides, de rois, d’ogresses et de princesses. « Amachahu », que mon conte soit beau et se déroule comme un fil long ! C’est toujours par cette formule magique que les grands-mères commençaient chaque récit pour faire faire voyager les enfants sagement assis autour d’elle, suspendus à leurs lèvres, jusqu’au pays des rêves.
Légende
« A Vava Inouva » est l’une de ces vieilles légendes connues des petits et grands, et que l’on se transmet comme un bijou familial, de génération en génération. C’est l’histoire d’un vieil homme dont les pieds ont pris racine et qui se retrouve prisonnier dans une forêt peuplée de bêtes féroces et d’ogres affamés.
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