Dix coups de cur

Aux côtés des valeurs sûres, de nouvelles destinations africaines cherchent à s’imposer sur la scène internationale.

Publié le 18 septembre 2006 Lecture : 6 minutes.

L’Afrique du Sud
Effet arc-en-ciel
En plein boom depuis la fin de l’apartheid, le tourisme sud-africain est florissant. Il représente plus de 10 milliards de dollars par an et pèse plus dans le PIB (7,1 %) que le secteur minier (6,6 %). En 2005, 6,8 millions de personnes ont choisi l’Afrique du Sud pour leurs vacances. Les touristes sont principalement britanniques, allemands, américains, français et néerlandais. La destination, bien qu’éloignée de l’Europe (dix-sept heures d’avion), est bien desservie et dotée d’excellentes infrastructures, notamment d’hébergement : lodges dans les parcs nationaux, logements chez l’habitant, meublés de luxe, hôtels très haut de gamme L’Afrique du Sud est riche en parcs naturels, en tourisme culturel, d’aventure (randonnées, parachutisme, rafting, nage avec les requins au Cap) et sportif : connue pour être l’un des meilleurs spots de surf au monde, elle accueillera le prochain Mondial de football. Enfin, le tourisme d’affaires se porte bien (près de 1 million de visiteurs par an), avec plusieurs centaines de conférences internationales tenues par an. À noter : l’essor du tourisme médical et de chirurgie esthétique, où les opérations sont couplées avec des circuits découverte.

Comores
Trésor caché
Quelque 20 000 personnes, surtout des hommes d’affaires et des Comoriens résidant en France, ont fait le voyage aux Comores en 2004. C’est peu. Malgré de sérieux atouts, comme des plages de sable fin, une mer propice à la baignade et à la plongée sous-marine, une nature vierge, en particulier à Mohéli, et une faune intéressante (tortues vertes, lémuriens), le secteur a du mal à décoller. Les raisons : un parc hôtelier peu développé (l’offre avoisine les 820 lits et l’hébergement est inégalement réparti), le manque de services et d’activités touristiques, et des liaisons interîles qui doivent être améliorées. Avec un investissement politique et économique, les Comores pourraient présenter dans l’avenir une alternative à des destinations très courues comme les Seychelles ou Maurice.

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Djibouti
Coup de pouce
Encore méconnue, la destination Djibouti possède pourtant de grandes potentialités : plongée sous-marine, pêche sportive, exploration géologique, trekking, observation ornithologique En 2005, le pays a accueilli 30 250 touristes (13 % de plus qu’en 2004 et 50 % de plus qu’en 2000) et le secteur a généré 1,2 milliard de francs djiboutiens (5,5 millions d’euros). Les Français représentent 59 % des visiteurs. Sous-équipé en hôtellerie, le pays a renforcé ses capacités en 2004 avec la construction d’un complexe touristique et d’un centre de plongée sur l’île de Moucha, sur la côte Nord. Fin 2006, le Kempinski Palace Hotel, hôtel ultramoderne de 400 chambres, devrait être inauguré dans la capitale, et l’École hôtelière du pays, fermée il y a deux ans, devrait rouvrir ses portes très prochainement. De quoi donner un coup de pouce à un secteur dont les retombées potentielles directes et indirectes sur l’économie locale sont estimées à 6,5 milliards de francs djiboutiens (30 millions d’euros).

Algérie
Conquête programmée
Le gouvernement algérien veut faire du tourisme un secteur créateur de richesses et pourvoyeur de devises. Malgré le manque d’infrastructures, il mise sur les 1 200 km de côtes et sur le Sahara. Il a annoncé sa volonté de doubler les capacités d’accueil pour attirer 5 millions de touristes par an à l’horizon 2015, dont 2 millions d’étrangers, créer 100 000 emplois et engranger 1 milliard de dollars de recettes annuelles. Plus de 300 chantiers sont en cours (Accor et le groupe saoudien Sidar sont sur la brèche). La rénovation et la privatisation des infrastructures existantes vont bon train. En 2005, le pays a accueilli 1,44 million de visiteurs, dont 1 million d’Algériens vivant à l’étranger. Les étrangers, principalement français, italiens et allemands, sont pour le moment plutôt attirés par le Grand Sud. L’Algérie se définit en tant que « pays-continent encore vierge et destination d’avenir dans un Bassin méditerranéen saturé » et cherche à développer des niches porteuses, comme le tourisme de mémoire (retour des pieds-noirs), culturel (sites gréco-romains) et religieux (circuits autour de Charles de Foucauld et saint Augustin).

Namibie
Du haut de gamme
En Namibie, les amoureux de territoires sauvages sont servis. Après avoir quitté Windhoek, la capitale située au centre du pays, on peut aller au Nord, pour découvrir l’immense zone désertique du Kaokoland et y rencontrer les Himbas, pasteurs semi-nomades. On peut choisir l’Est et le Kalahari, la terre rouge et aride des chasseurs-cueilleurs Bushmen. Ou pousser au Sud, dans l’impressionnant désert du Namib : des dunes de sable s’étalant sur des centaines de kilomètres Quelque 500 000 visiteurs par an viennent découvrir la faune et la flore exceptionnelles de la Namibie, en individuel, avec l’aide de tour-opérateurs locaux, ou en groupes. C’est un tourisme haut de gamme, car les difficultés d’accès de certains sites exceptionnels nécessitent d’emprunter un 4×4 ou un petit avion et de faire appel aux services d’un guide. Le secteur du tourisme assure plus de 18 000 emplois, représente 10 % du PIB et génère un revenu annuel de plus de 1 milliard de dollars namibiens (106 millions d’euros).

Maurice
Chic alors !
L’île de l’océan Indien a fait de ses trois S (Sun, Sand and Sea) un succès. Le tourisme est aujourd’hui un moteur de l’économie mauricienne (il a rapporté en 2004 23,5 milliards de roupies de recettes brutes en devises, 560 millions d’euros), employant 22 000 personnes. En 2005, plus de 750 000 touristes sont venus profiter du climat subtropical et des plages. 68 % d’entre eux sont venus d’Europe et 24 % d’Afrique. La France est le principal marché touristique de Maurice, suivie de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne. 85 % des touristes choisissent une formule en hôtel (l’île en compte une centaine). Les autorités mauriciennes ont, depuis les années 1980, ciblé le segment haut de gamme qui rapporte beaucoup et n’a que peu d’impact sur l’environnement. Elles se tournent aujourd’hui vers le développement du tourisme médical et cherchent à ouvrir de nouvelles liaisons, vers la Chine et l’Espagne notamment.

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Maroc
Essai transformé
Le secteur du tourisme, premier pourvoyeur de devises du pays, poursuit sa croissance. 6,4 millions de visiteurs sont attendus cette année, contre 5,8 millions en 2005. Le plan d’action national « Vision 2010 » vise les 10 millions d’entrées d’ici à quatre ans, dont 7 millions de touristes. Le chiffre d’affaires du secteur s’est élevé à 41 milliards de dirhams en 2005 (370 millions d’euros), dépassant pour la première fois les transferts d’argent des Marocains de l’étranger. Le nombre des nuitées augmente de 15 % par an et le taux d’occupation à Agadir et à Marrakech, qui totalisent les deux tiers de ces nuitées, oscille entre 60 % et 70 %. Les points forts du pays : 3 000 km de côtes, une gastronomie réputée, des villes chargées d’histoire, une hospitalité légendaire, la stabilité politique et la proximité avec l’Europe. La libéralisation du trafic aérien en 2004 et le lancement d’une compagnie low-cost, Atlas Blue, ont renforcé ses attraits pour les touristes européens, qui y viennent en masse.

Mauritanie
Forces de la nature
Si le chiffre de 42 000 visiteurs pour la saison 2004-2005 peut paraître modeste, la fréquentation de la Mauritanie est en pleine croissance : + 18 % par an depuis 1996, date à laquelle les premiers touristes – pas plus d’un millier à l’époque – ont débarqué. La clientèle est surtout composée de Français même si, depuis peu, les Britanniques s’intéressent aussi à la destination. La plupart atterrissent directement à Atar, au cur du désert. Ils prennent ensuite le chemin de la caravane des villes et bibliothèques anciennes : Ouadane, Chinguetti, Oualata, Tichit. D’autres préfèrent la nature sauvage et humide du Banc d’Arguin. Le secteur touristique occupe une place marginale dans le PIB du pays, moins de 1 %, avec une recette de 5,7 milliards d’ouguiyas (19 millions d’euros) pour la saison 2004-2005. Pour le moment, seuls deux voyagistes affrètent des vols à bas prix vers Atar : Point Afrique et Go Voyages.

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Sénégal
Rester le numéro un ouest-africain
Le Sénégal est la première destination touristique en Afrique subsaharienne francophone. En 2004-2005, 434 825 touristes sont entrés dans le pays, contre 413 763 en 2003-2004. Plus de 50 % d’entre eux viennent de France. Le secteur représente 4,6 % du PIB grâce à des recettes brutes de 239 milliards de F CFA (36,5 millions d’euros) et fournit 75 000 emplois directs et 25 000 indirects. Le gouvernement vise 1,5 million de touristes en 2010. Le tourisme balnéaire représente 54 % du marché, puis viennent le tourisme d’affaires et de congrès (33 %), le culturel (7 %) et l’écotourisme (6 %). Le pays possède 319 hôtels et le Sénégal prévoit d’investir 30 milliards de F CFA pour la viabilisation de trois nouvelles zones touristiques (Joal-Fadiouth, Mbodiène et Pointe de Sarène).

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