Tunisie : les amitiés turques et qataries de Rached Ghannouchi embarrassent la majorité

Le report de deux projets de loi, fin avril, révèle les fragilités de la coalition gouvernementale menée par Ennahdha. Les relations de son leader, Rached Ghannouchi, avec la mouvance islamiste étrangère rebutent ses alliés au pouvoir.

Le président d’Ennahdha Rached Ghannouchi, en octobre 2019. © Hassene Dridi/AP/SIPA

Le président d’Ennahdha Rached Ghannouchi, en octobre 2019. © Hassene Dridi/AP/SIPA

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Publié le 11 mai 2020 Lecture : 5 minutes.

Les deux projets de loi auraient dû, a priori, être votés le 29 et 30 avril sans polémique par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP). Des accords bilatéraux d’investissement et des conventions autorisant des structures étrangères à s’installer en Tunisie, l’ARP en a ratifiés des dizaines. C’était sans compter sur l’identité des partenaires – l’État turc dans le premier cas, le Qatar Fund for Development (agence de développement qatari, QFD) dans le second –, la faiblesse de la coalition gouvernementale, et la véhémence de l’opposition.

Comme à l’accoutumée, c’est Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (opposition, PDL) regroupant nombre de nostalgiques de l’ancien régime, qui a tiré la première. À boulets rouges : « Selon nos études, ces textes portent gravement atteinte à la souveraineté nationale. Ils permettraient aux investisseurs turcs et à la QFD de transférer des fonds sans restriction. Par ailleurs, ces deux pays sont alliés en Libye : avec ces accords et le soutien d’Ennahdha, ils pourraient faire de notre pays une base logistique pour soutenir les Frères musulmans de là-bas. »

« Arguments irrationnels »

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