Sam Kutesa

Ministre ougandais des Affaires étrangères

Publié le 18 juillet 2005 Lecture : 2 minutes.

Le Parlement ougandais a adopté le 12 juillet un amendement à la Constitution qui ne limite plus le nombre de mandats présidentiels. Cette disposition permet donc au chef de l’État Yoweri Museveni de briguer un troisième mandat en 2006. Cette décision risque de nuire à l’image du pays. Mais Kampala vient de bénéficier de l’effacement de sa dette, et le ministre ougandais des Affaires étrangères, Sam Kutesa, veut bien y voir un signe d’encouragement au régime.

Jeune Afrique/l’intelligent : Que signifie l’annulation de la dette pour l’Ouganda ?
Sam Kutesa : C’est le peuple ougandais qui en profitera. Nous allons renforcer nos actions dans les domaines de la santé et de l’éducation. Nous projetons également d’investir davantage dans les infrastructures et l’industrie. Notre ambition n’est plus d’exporter seulement des matières premières, mais aussi des produits manufacturés pour réduire notre dépendance à l’égard des donateurs.
J.A.I. : L’architecte de cette mesure, le Royaume-Uni, menace aussi d’interrompre son soutien financier à l’Ouganda si le président Yoweri Museveni reste au pouvoir après l’élection de 2006…
S.K. : Ce n’est plus vrai. La Grande-Bretagne avait menacé en mars 2004 de diminuer de 5 millions de livres son aide, sur un montant de 50 millions de livres, au motif que nous n’appliquions pas notre feuille de route. Aujourd’hui, elle s’est ravisée et se dit satisfaite de notre programme de transition, avec notamment l’organisation du référendum sur le multipartisme le 28 juillet prochain.
J.A.I. : Qu’en est-il du retour de Milton Obote après vingt ans d’exil ?
S.K. : Nous l’avons encouragé à revenir au pays. Il devra certes s’expliquer sur ses crimes, car la population veut savoir ce qui s’est passé, mais probablement pas devant un tribunal. Beaucoup d’exactions ont été commises sous son régime, mais nous considérons qu’il n’est pas totalement responsable, car il n’avait aucune prise sur l’armée.
J.A.I. : Comment mettre fin à la rébellion sanglante de l’Armée de résistance du Seigneur (ARS) qui sévit depuis dix-neuf ans ?
S.K. : Nous avons trois approches : les négociations de paix, qui n’ont jamais abouti ; l’intervention militaire au Sud-Soudan, où sont stationnés Joseph Kony et ses combattants ; et la Cour pénale internationale, qui a lancé un mandat d’arrêt contre Kony. La fin de la rébellion est proche, et le nombre de rebelles a fortement diminué. Nous appelons la communauté internationale à soutenir notre plan de réhabilitation post-conflit.
J.A.I. : Vos relations avec vos voisins semblent s’être améliorées…
S.K. : Depuis l’accord signé en mars 2002, nous n’avons plus de problème avec le Soudan, qui nous autorise à intervenir militairement sur son territoire contre l’ARS. Nous avons également retiré toutes nos troupes de RDC, conformément à l’accord de Pretoria signé en 2002. Enfin, nous avons décidé de favoriser l’échange de renseignements entre l’Ouganda, le Rwanda et la RDC.

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