Maroc authentique

Loin des clichés touristiques, c’est le quotidien d’un peuple à la fois chaleureux et pudique que Joseph Marando restitue au fil de ces images.

Publié le 18 juillet 2005 Lecture : 1 minute.

Entre le Maroc et la Provence, il n’y a que la Méditerranée à traverser. Pour Joseph Marando, c’était un peu la mer à boire… Trente ans après avoir quitté la terre de ses aïeux, il décide enfin de dérouler le fil de son histoire familiale. À travers les images en noir et blanc de ce Maroc ordinaire, il reconstruit peu à peu le puzzle de son identité qui s’est forgée sur les deux rives de la Mare Nostrum.
Rien d’étonnant donc à ce qu’aucun cliché de palais marrakchi ou de djellaba chatoyante ne figure dans cet ouvrage publié aux éditions Le bec en l’air. Joseph Marando a préféré immortaliser les rides d’une grand-mère berbère, saisir le regard profond d’un pêcheur de Tan Tan ou encore capturer le sourire espiègle d’un berger d’Ifkern. Plutôt que de braquer son objectif sur les souks colorés et les médinas touristiques, il est allé à la rencontre des récolteurs d’olives dans le Moyen Atlas et des chaudronniers de Fès. Ses photographies racontent une « équipée intime vers le Maroc intérieur », celui que l’on préserve des touristes et que l’on cache aux curieux.
C’est le quotidien d’un peuple à la fois chaleureux et pudique, qu’il sent proche et en même temps étranger, que Joseph Marando nous montre. On le sent parfois torturé, hésitant. Il écrit lui-même : « Je n’arrive pas à entrer dans mon histoire, j’ai en moi une sorte de frein intérieur mêlé à un sentiment de crainte, comme si je refusais cette quête. » On ne sait pas si le photographe est parvenu, à 49 ans, à faire la paix avec ses fantômes au terme de ce travail qui aura duré quinze ans. Une chose est certaine : il a réussi à nous faire partager la beauté du Maroc authentique.

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