Transferts de fonds : dangereuse chute pour les ménages et… les banquiers

Le brusque recul des envois de fonds des migrants africains menace les familles et la stabilité macroéconomique.

Les transferts de fonds de la diaspora sont supérieurs, dans plusieurs pays africains, à l’aide publique internationale. © Jan Brašna/ Licence CC

Les transferts de fonds de la diaspora sont supérieurs, dans plusieurs pays africains, à l’aide publique internationale. © Jan Brašna/ Licence CC

MARIEME-SOUMARE_2024

Publié le 17 mai 2020 Lecture : 6 minutes.

Les polémiques sur les dettes africaines ont-elles éclipsé un péril plus important : la baisse des transferts de fonds des migrants ? Dans une interview accordée récemment à la presse française, le président sénégalais Macky Sall, ardent partisan de l’annulation des créances des États africains, avait rappelé l’importance de l’argent envoyé par la diaspora. « Si je prends l’exemple du Sénégal, qu’on peut extrapoler à d’autres pays, les envois de fonds par la diaspora représentent plus de trois fois le montant de l’aide internationale », avait-il rappelé.

Dans quinze pays africains – dont le Sénégal – les transferts de la diaspora représentent 5% du PIB, ou plus. Ils atteignaient 10,5 % du PIB en 2018 au pays de la Teranga, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), devant le Maroc (5,6%) ou le Nigeria (5,3%).

L’Égypte et le Nigeria  reçoivent à eux-seuls 60% des fonds transférés vers l’Afrique par la diaspora. Ces fonds représentent 3,7% du PIB du continent. Outre le fait que cette somme est en constante augmentation depuis des années, elle demeure à la fois plus importante et plus stable que celle constituée par l’aide extérieure (2,4%) et les investissements directs étrangers (2%).

Des envois dangereusement menacés par la crise que connaissent aujourd’hui les pays du Nord. Confrontée à une diminution de ses revenus, voire à des pertes d’emploi, et contrainte en plus par les fermetures de bureaux de transferts, la diaspora a été amenée à diminuer, voire stopper l’envoi de fonds vers les pays d’origine.

Bien s’informer, mieux décider

Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles

Image
Découvrez nos abonnements
la suite après cette publicité

La rédaction vous recommande

[Tribune] Annuler la dette des pays africains est vertueux et bien fondé

Contenus partenaires