Dettes africaines : pourquoi les prêteurs privés se rebellent
Pressés de suspendre le service de la dette des États africains, les créanciers privés s’organisent en lobby et exigent une approche au cas par cas.
C’est une longue liste de conditions qu’a dressée l’Institut de la finance internationale (IIF), qui rassemble les prêteurs privés à l’échelle mondiale, en réponse à l’Initiative de suspension du service de la dette initié par le G20 à l’égard des États les plus vulnérables.
Pêle-mêle, le lobby international de la finance exige que cette mesure strictement limitée aux pays sélectionnés par le FMI et qui en font la demande, et que soient exclues de ce moratoire : la dette en monnaie locale, les transactions sur les marchés financiers ou autres avec les banques centrales, de même que les créances liées au financement du commerce, celles dont l’échéance initiale est inférieure à un an, ainsi que les obligations contractées par les entreprises publiques…
Dans une lettre adressée début mai à la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, au président de la Banque mondiale, David Malpass, et à la présidente du Club de Paris, Odile Renaud-Basso, Timothy D. Adams, le patron américain de l’IIF, précise que cette proposition a été formulée après la consultation de plus d’une centaine « d’entreprises de premier plan qui investissent ou prêtent aux pays concernés », représentant près de 45 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion.
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