Sérieux coup de vieux

Le nombre des décès dépasse celui des naissances.

Publié le 18 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

L’Allemagne n’a pas trouvé le moyen de régler l’un de ses plus graves problèmes : le déclin de sa démographie. En 2005, pour la première fois depuis 1946, le nombre des naissances est passé en dessous de 700 000. Comme au cours de cette même année le pays a enregistré quelque 830 000 décès, le solde naturel a été négatif de 144 000 personnes.
Jusqu’à ces dernières années, l’immigration compensait le déficit des naissances. Ce n’est plus le cas. Résultat : en 2005 la population a diminué de 0,1 %, pour tomber à 82,4 millions d’habitants. Si l’indice actuel de fécondité, qui est de 1,3 enfant par femme (contre environ 2 pour le France), ne se relève pas, l’Allemagne comptera moins de 70 millions d’habitants en 2050.
La chute de la natalité remontant déjà à plusieurs années – le nombre des décès dépasse celui des naissances depuis 1991 -, la population a pris un sérieux coup de vieux. Avec 18 % de personnes âgées de plus de 64 ans, l’Allemagne vient en deuxième position mondiale derrière le Japon (20 %). Et au rythme actuel, en 2050, plus de la moitié de la population aura au moins 50 ans, et le nombre des seniors de plus de 80 ans passera de 4 millions aujourd’hui à 10 millions.
Le ralentissement de la croissance démographique est certes un phénomène mondial. Mais pourquoi prend-il une telle ampleur dans le pays qui a inventé la fête de Noël ? Pourquoi, à l’instar de la chancelière Angela Merkel, 22 % des Allemandes finiront-elles leur vie sans enfant, alors que ce taux n’est que de 8 % en France ? Un premier élément d’explication est à chercher dans les politiques sociales respectives des deux pays. Un chiffre les résume : tandis que l’Allemagne compte 10 places de crèche pour 100 enfants de moins de 3 ans, la proportion est de 30 en France. À cela s’ajoute le modèle familial traditionnel qui continue à imprégner les mentalités germaniques et qui veut que la femme doive choisir entre sa carrière professionnelle et ses enfants. Dans la majorité des cas, sa préférence va au travail.
Un retournement de tendance semblant peu probable, l’économie allemande ploiera dans les décennies à venir sous le poids des retraites et des dépenses de santé. Comme l’ensemble du monde développé, ce pays n’aura d’autre choix que de faire appel à une immigration accrue – laquelle représente déjà plus de 10 % de la population totale. Avec tous les problèmes sociaux et politiques dont une telle option est porteuse.

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