Liberia : abandon des poursuites contre des ex-responsables de la Banque centrale
Le Liberia a abandonné les poursuites contre quatre anciens responsables de la Banque centrale, dont un fils de l’ex-présidente Ellen Johnson Sirleaf, inculpés dans un retentissant scandale touchant à l’impression de dizaines de millions d’euros de billets.
Charles Sirleaf, ancien vice-gouverneur de la Banque centrale (CBL), ainsi que quatre de ses ex-collègues, Milton Weeks, Dorbor Hagba, Richard Walker et Joseph Dennis, ont été inculpés en 2019 pour « blanchiment », « complot criminel » et « sabotage économique » dans une affaire liée à une commande de billets par la Banque centrale entre 2016 et 2018.
Ces cinq hommes, dont le fils de l’ex-présidente (au pouvoir de 2006 à 2018) sont considérés comme faisant partie des plus influents du pays.
La commande portait sur quelque 16 milliards de dollars libériens (74,6 million d’euros au cours actuel), selon un audit indépendant. Elle aurait été passée sans appel d’offres et sans accord préalable du Parlement auprès d’une société américaine qui a fait imprimer les coupures en Suède.
Audit assassin
L’audit dressait un tableau accablant des pratiques de la Banque centrale dans l’un des pays les plus pauvres du monde, sur une période correspondant aux deux dernières années de présidence Sirleaf et au début de celle de son successeur George Weah. Il soulignait les défaillances du contrôle sur les billets entrant et sortant de la CBL.
Les cinq hommes avaient été inculpés à la suite de sa publication. L’accusation leur reprochait d’avoir détourné l’équivalent de millions d’euros. Arrêtés avant d’être libérés sous caution à des dates différentes, ils avaient tous plaidé non coupables à leur procès.
Le ministre de la Justice, Musa Dean, a indiqué jeudi soir devant le tribunal qu’il abandonnait les charges contre quatre d’entre eux. Seul l’ancien gouverneur de la CBL, Milton Weeks, reste inculpé.
Argent disparu, démenti…
Le gouvernement n’a pas répondu vendredi aux questions de l’AFP qui lui demandait pourquoi il renonçait aux poursuites.
En raison de l’inflation, la valeur de la commande était plus proche de 90 millions d’euros quand le scandale a éclaté. L’argent avait initialement été présenté comme ayant disparu, ce qui a ensuite été démenti.
Les soupçons de mauvaise gestion de l’ancienne direction de la Banque centrale sont apparus après l’arrivée à la présidence, en janvier 2018, de George Weah, élu sur un programme de lutte contre la pauvreté et la corruption.
L’administration Weah est elle-même critiquée pour avoir ensuite conduit de manière hasardeuse en 2018, pendant plusieurs mois, une opération monétaire censée enrayer l’inflation due à la chute de la monnaie nationale face au dollar américain.
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