Honteuse mascarade

Publié le 18 juin 2007 Lecture : 1 minute.

Un mort et trois blessés graves, des candidats et des électeurs molestés, des bureaux de vote interdits d’accès, des urnes « bourrées » au vu et au su de tout le monde Le 11 juin, en Égypte, le premier tour des sénatoriales partielles a donné lieu à des incidents gravissimes – « sans précédent dans l’histoire électorale de notre pays », estime Mohamed Habib, le numéro deux des Frères musulmans.
En dépit de son indéniable popularité, le mouvement islamiste – officiellement interdit, mais toléré – n’a pas remporté le moindre siège. Dans les 19 circonscriptions où il présentait des candidats, il a été largement devancé par les candidats du Parti national démocratique (PND), au pouvoir. Au total, ce dernier rafle 69 des 88 sièges à pourvoir. Le rapport des forces au sein de la future Assemblée (176 sièges au total) restera donc inchangé, tous les candidats encore en lice au second tour, le 18 juin, étant soit des candidats déclarés du PND, soit des « indépendants » qui en sont issus. Dix-sept sièges restent à pourvoir.
Révélateur de la crispation autoritaire du régime de Hosni Moubarak, cette mascarade a été unanimement dénoncée par les partis d’opposition, la société civile et la presse indépendante. « Partout où des Frères musulmans présentaient des candidats, les bureaux de vote ont été fermés et les observateurs tenus à l’écart », confirme Tarek Zaghloul, de l’Organisation égyptienne des droits de l’homme (EODH). Dans le quartier Sayyeda Zeinab, au Caire, « un candidat du PND a frappé le responsable d’un bureau de vote qui avait autorisé ses opposants à voter ».
À l’exception du Tagamou, une petite formation de gauche souvent accusée de compromission avec le pouvoir, les « Frères » ont été la seule formation d’opposition à participer au scrutin. Lequel a été superbement ignoré par l’écrasante majorité des électeurs. Selon des ONG locales, le taux de participation n’aurait pas dépassé 3 %.

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