Gore Vidal juge et condamne George W. Bush

Publié le 18 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

Peu connu dans la Francophonie mais célèbre dans les pays anglophones pour ses bons mots (en général très méchants), l’octogénaire romancier et essayiste américain Gore Vidal a été interviewé en marge du Hong Kong International Literary Festival, où il était venu présenter son dernier livre, Point to Point Navigation, par Victor Mallet, le rédacteur en chef de l’édition Asie du Financial Times. Parmi les cibles du jour, le président George W. Bush. Citations.

« Ce que la droite américaine a fait après le 11 septembre 2001, c’est un coup d’État, et les États-Unis traversent maintenant une crise institutionnelle dans laquelle la république a été remplacée par un empire. Il y aurait de quoi engager une procédure de destitution contre George W. Bush. Une politique impérialiste, c’est la politique d’un empereur, et quand on en est là, c’est la fin de tout. C’est notre cas. Nous sommes entre les mains d’une sordide bande de requins du gaz et du pétrole. []
Ce que je ne supporte pas chez mes compatriotes, c’est leur ignorance. Bush ne connaît rien à rien, et il ne veut pas s’informer. Il n’a aucune curiosité. Vous l’avez vu parler ? Il a une tête de petit garçon, la bouche de travers et les yeux écarquillés. Le bruit court à Washington qu’il s’est remis à boire. Eh bien, tant mieux, peut-être qu’il dira moins de sottises ! Nous sommes quelques-uns à nous être cotisés pour lui envoyer une bouteille de whisky, mais je pense que l’héroïne, ce serait mieux. []
La détention sans procès ? C’est un scandale. L’administration a jeté à la poubelle la Grande Charte et l’Habeas corpus Un coup signé d’Alberto Gonzales, le ministre de la Justice, qui se prend pour le ministre de la Justice du Mexique. Il ne vaut pas mieux. Non, ce n’est pas un propos raciste, mais ça pourrait bien en être un. []
J’ai dit un jour que Bush serait le président le plus détesté de notre histoire. Je n’y avais pas un grand mérite, mais il y a des gens dans les aéroports qui me demandent : Comment le saviez-vous ? Je réponds toujours : C’est mon petit doigt qui me l’a dit. J’écoute toujours mon petit doigt. []
Bush est un être pervers, c’est tout ce que je peux dire. Quelqu’un qui tue des centaines de milliers de personnes au Moyen-Orient est un être pervers. S’il était convoqué devant le tribunal de Nuremberg – ce qui me remplirait de joie – il répondrait : Je ne le savais pas. On ne me l’avait pas dit. »

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires