Cinq sur cinq

Publié le 18 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

A la mi-mars, le gouvernement togolais, inquiet du financement du processus électoral, avait appelé à l’aide l’Union européenne. Message reçu cinq sur cinq : le 11 juin, celle-ci lui a remis à cette fin un chèque de 9 milliards de F CFA (13,6 millions d’euros), soit 71 % de la somme nécessaire au bon déroulement des différentes consultations. L’organisation d’élections « libres » et « transparentes » était l’une des principales conditions posées par l’UE à la normalisation de ses relations avec le Togo, interrompues en 1993. Son « projet d’appui aux cycles électoraux » concerne non seulement les législatives du 5 août, mais aussi les scrutins locaux et municipaux prévus en 2008. Il permettra de soutenir, conjointement avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), l’action de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), l’envoi d’observateurs et le déploiement de six mille gendarmes et policiers, dans tout le pays.
Cette initiative annonce-t-elle un retour massif des bailleurs de fonds au Togo ? C’est en tout cas ce que les experts du Fonds monétaire international ont laissé espérer au gouvernement d’union nationale dirigé par Yawovi Agboyibo. En novembre 2006, celui-ci a lancé, en collaboration avec ce même FMI, un programme de réformes structurelles destinées à renforcer la stabilité économique. L’évaluation de ce programme, le 8 juin, ouvre la voie à un possible accord sur la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC), l’objectif étant, à terme, de faire bénéficier le Togo de l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE).
Mais la conclusion d’un tel accord est soumise à plusieurs conditions, dont la moindre n’est pas la réduction drastique des dépenses publiques – exercice périlleux en période électorale. Autre exigence du Fonds, la restructuration des principales filières de production, à commencer par le coton et le phosphate.
Dans cette perspective, la création, le 14 mai, de la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT) constitue un pas décisif. Privatisée en 2002 au profit d’International Fertilizers Group (IFG), la filière a vu sa production s’effondrer. Les autorités semblent enfin disposées à relancer l’ex-Office togolais des phosphates (OTP).
Reste à lui en donner les moyens : la réhabilitation de l’outil de production pourrait nécessiter un investissement de l’ordre de 30 milliards de F CFA (45,7 millions d’euros).

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