Biopharma : « La concurrence ne nous effraie pas »

Numéro un sur le marché camerounais, Biopharma parie sur les cosmétiques ethniques pour consolider son leadership.

Le marché camerounais des cosmétiques est estimé à 242 millions d’euros en 2012. © Biopharma

Le marché camerounais des cosmétiques est estimé à 242 millions d’euros en 2012. © Biopharma

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Publié le 5 juin 2014 Lecture : 2 minutes.

Francis Nana Djomou en est fier : « Même les Chinois nous copient déjà ! » En treize années d’existence, Biopharma, la PME du patron camerounais, a investi plus de 30 milliards de F CFA (45,7 millions d’euros) pour s’imposer dans la filière cosmétique. En misant notamment sur une communication et un marketing agressifs : affiches publicitaires, sponsoring d’émissions, tombolas, présence aux expositions et manifestations sportives… ses produits sont visibles partout.

Marché camerounais

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Biopharma est aujourd’hui le seul des trois acteurs camerounais de la filière cosmétiques à prospérer. Victime d’un incendie il y a quelques mois, la filiale locale du groupe ivoirien Parfumerie Gandour a fermé boutique, tandis que les grands complexes chimiques d’Afrique (LGCCA) vivotent.

Si l’industriel camerounais reconnaît dominer le marché national et sous-régional, il se garde bien de donner des chiffres, faute de données fiables. En 2012, Ubifrance estimait le marché camerounais des cosmétiques à 242 millions d’euros, largement dominé par les importations, qui représentaient 174 millions d’euros (72 %), en provenance d’Afrique de l’Ouest (Nigeria et Côte d’Ivoire) essentiellement.

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Classe moyenne

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Pour séduire la classe moyenne qui ne voyage pas dans les capitales internationales, Biopharma a fixé un niveau de prix juste au-dessus des 1 000 à 2 000 F CFA généralement demandés pour des produits de moyenne gamme.

La PME a aussi tablé sur l’innovation. Grâce aux travaux de son département de recherche et développement, elle est passée à la seconde phase de son évolution en lançant la ligne B Light, « des produits « latinés » qui, contrairement aux éclaircissants que nous fabriquions jusque-là, donnent de la luminosité à la peau », se félicite le promoteur.

L’intrusion de L’Oréal et de sa filiale Carson, ou de Beiersdorf et sa marque Nivea, dans la niche de la cosmétique ethnique ? « Cette concurrence ne nous effraie pas, affirme Francis Nana. Nous avons établi une relation forte avec le client. » Biopharma poursuit d’ailleurs son chemin : des implantations industrielles sont prévues en Côte d’Ivoire, au Nigeria et en RD Congo. Active dans vingt-deux pays en dehors du Cameroun, l’entreprise y réalise déjà 60 % de son chiffre d’affaires – que Francis Nana refuse de dévoiler.

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