Biopharma : « La concurrence ne nous effraie pas »
Numéro un sur le marché camerounais, Biopharma parie sur les cosmétiques ethniques pour consolider son leadership.
Francis Nana Djomou en est fier : « Même les Chinois nous copient déjà ! » En treize années d’existence, Biopharma, la PME du patron camerounais, a investi plus de 30 milliards de F CFA (45,7 millions d’euros) pour s’imposer dans la filière cosmétique. En misant notamment sur une communication et un marketing agressifs : affiches publicitaires, sponsoring d’émissions, tombolas, présence aux expositions et manifestations sportives… ses produits sont visibles partout.
Marché camerounais
Biopharma est aujourd’hui le seul des trois acteurs camerounais de la filière cosmétiques à prospérer. Victime d’un incendie il y a quelques mois, la filiale locale du groupe ivoirien Parfumerie Gandour a fermé boutique, tandis que les grands complexes chimiques d’Afrique (LGCCA) vivotent.
Si l’industriel camerounais reconnaît dominer le marché national et sous-régional, il se garde bien de donner des chiffres, faute de données fiables. En 2012, Ubifrance estimait le marché camerounais des cosmétiques à 242 millions d’euros, largement dominé par les importations, qui représentaient 174 millions d’euros (72 %), en provenance d’Afrique de l’Ouest (Nigeria et Côte d’Ivoire) essentiellement.
Lire aussi :
Kenya : L’Oréal à la conquête de l’Afrique de l’Est
Karethic défend la qualité karité
Dossier santé : À quand des labos au sud du Sahara ?
Classe moyenne
Pour séduire la classe moyenne qui ne voyage pas dans les capitales internationales, Biopharma a fixé un niveau de prix juste au-dessus des 1 000 à 2 000 F CFA généralement demandés pour des produits de moyenne gamme.
La PME a aussi tablé sur l’innovation. Grâce aux travaux de son département de recherche et développement, elle est passée à la seconde phase de son évolution en lançant la ligne B Light, « des produits « latinés » qui, contrairement aux éclaircissants que nous fabriquions jusque-là, donnent de la luminosité à la peau », se félicite le promoteur.
L’intrusion de L’Oréal et de sa filiale Carson, ou de Beiersdorf et sa marque Nivea, dans la niche de la cosmétique ethnique ? « Cette concurrence ne nous effraie pas, affirme Francis Nana. Nous avons établi une relation forte avec le client. » Biopharma poursuit d’ailleurs son chemin : des implantations industrielles sont prévues en Côte d’Ivoire, au Nigeria et en RD Congo. Active dans vingt-deux pays en dehors du Cameroun, l’entreprise y réalise déjà 60 % de son chiffre d’affaires – que Francis Nana refuse de dévoiler.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- Aérien : pourquoi se déplacer en Afrique coûte-t-il si cher ?
- Côte d’Ivoire : pour booster ses réseaux de transports, Abidjan a un plan
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan