« Objectifs du millénaire » : retard africain

Publié le 18 avril 2005 Lecture : 2 minutes.

Un seul chiffre : il faudrait une croissance annuelle de 7 % en Afrique subsaharienne pour réduire de moitié la pauvreté d’ici à 2015, conformément aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) adoptés par les Nations unies en 2000. Or la progression du Produit intérieur brut (PIB) des pays subsahariens n’est que de 3,8 % en 2004.
« Une action énergique doit donc être menée d’urgence pour améliorer les perspectives économiques et sociales des populations », selon la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, qui ont publié conjointement, le 12 avril, un rapport de suivi et de mise en oeuvre des OMD intitulé « Du consensus à l’élan ». Si tous les pays riches s’accordent sur la nécessité de renforcer leurs actions en faveur de l’Afrique, les moyens d’y parvenir divergent d’un État à l’autre : effacement total de la dette, création d’un grand emprunt international, mise en oeuvre de taxes sur les transactions financières, le kérosène ou les billets d’avion… Le Royaume-Uni, qui assure actuellement la présidence du G8, a inscrit l’Afrique à l’ordre du jour du sommet des chefs d’État et de gouvernement qui se tiendra en juillet, en Écosse. En septembre, les pays membres de l’ONU se retrouveront à New York pour leur Assemblée générale annuelle, qui portera notamment sur le suivi de la déclaration du millénaire. Des solutions concrètes verront-elles le jour ? Rien n’est moins sûr, car, pour l’instant, force est de constater que les belles intentions des pays riches tardent à se traduire en actes. L’aide publique au développement (APD) est certes en augmentation… mais essentiellement en raison des efforts portés à la reconstruction de l’Irak (voir « Indicateurs » page 80). Jeffrey D. Sachs, directeur du projet du millénaire, estime qu’il faudrait consacrer une enveloppe de 135 milliards de dollars en 2006 pour atteindre les OMD, soit deux fois plus que l’APD annuelle.
Les institutions de Bretton Woods mettent aussi l’accent sur la responsabilité des pays pauvres, qui doivent accomplir d’importantes réformes macroéconomiques et structurelles, améliorer l’environnement des affaires et faciliter l’investissement privé. Sans oublier la bonne gouvernance et la gestion optimale des revenus générés par le pétrole et les autres matières premières.
L’Afrique a un long chemin à parcourir, mais l’espoir n’est pas pour autant interdit. Comme le montre l’exemple de l’Asie. Sans parler de la nouvelle puissance chinoise, qui présente une croissance à deux chiffres depuis une dizaine d’années, ou des performances du Vietnam, qui a ramené l’extrême pauvreté de 51 % en 1990 à 14 % en 2002.

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