N’isolons pas l’Iran !

Publié le 18 avril 2005 Lecture : 1 minute.

Djalaloudin Roumi, un poète persan du xiiie siècle, écrivait :
« Laissons passer les jours
Comme l’eau qui s’écoule, sans tristesse.
Hier n’est plus et tout est dit.
Les graines d’aujourd’hui sont en train de germer. »
Ni les dirigeants de Washington ni ceux de Téhéran ne sont très portés sur la poésie, mais ils devraient quand même méditer ces vers. Car si les Américains continuent à traiter l’Iran en paria, cela ne donnera rien de bon. Chercher à le déstabiliser aggraverait le sentiment d’isolement de ses dirigeants. L’attaquer ferait de nouveau haïr l’Amérique par une population aujourd’hui très proaméricaine, susciterait une vague d’indignation patriotique qui consoliderait le régime des mollahs et ferait probablement reculer d’une génération la cause de la démocratie. Un « changement de régime » ne détournerait vraisemblablement pas l’Iran de son programme nucléaire, puisque la plupart des Iraniens sont convaincus que leur pays a autant de droit à la puissance nucléaire qu’Israël, le Pakistan, l’Inde et la Corée du Nord.

À l’inverse, traiter l’Iran comme un membre de la communauté internationale pourrait l’amener à se montrer raisonnable, à faire la paix avec ses voisins et, peut-être, à se convertir à la démocratie. Et qui sait si les États-Unis ne pourraient pas faire de ce pays le partenaire dont ils ont tellement besoin au Moyen-Orient ? Le résultat n’est certes pas couru d’avance, les différends entre les deux pays étant graves. Mais il n’y a pas de meilleure solution qu’un dialogue sérieux. Il est dans l’intérêt des États-Unis de détourner l’Iran d’une politique qui ferait courir de grands dangers à de nombreux pays. À commencer, bien sûr, par lui-même.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires