Les Béninois appelés à élire leurs conseillers municipaux

Parakou, Porto-Novo ou encore Cotonou… Où les grandes batailles de ce scrutin vont-elles se jouer ? Qui en sont les favoris ?

Une Béninoise vote lors de la dernière élection présidentielle à Seme Podji, le 6 mars 2016. © Virgile Ahissou/AP/Sipa

Une Béninoise vote lors de la dernière élection présidentielle à Seme Podji, le 6 mars 2016. © Virgile Ahissou/AP/Sipa

Fiacre Vidjingninou

Publié le 17 mai 2020 Lecture : 3 minutes.

Environ 14 950 bureaux de vote accueillent ce dimanche, les électeurs béninois depuis sept heures du matin. S’affrontent 18 150 candidats de cinq partis politiques.

Parmi eux figurent deux fidèles partisans du président Patrice Talon, l’Union progressiste (UP) et le Bloc républicain (BR) et deux partis alliés, le Parti du renouveau démocratique (PRD) d’Adrien Houngbédji et l’Union démocratique pour un Bénin nouveau (UDBN) de Claudine Prudencio, seule femme chef de parti du pays.

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Le parti des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE) est le seul à se réclamer de l’opposition mais reste déchiré par une querelle intestine.

L’offre politique s’est considérablement réduite par rapport aux élections communales de 2015 où 34 partis politiques avait pris part à la compétition.

Appel au boycott

La campagne électorale qui a pris fin vendredi s’est déroulée exclusivement dans les médias en raison de la pandémie de Covid-19 même si certains candidats ont bravé les interdits, organisant des meetings défiant toutes les règles de distanciation sociale.

Les autorités en charge du scrutin ont promis de faire respecter ces gestes barrières lors du scrutin de ce jour. Outre leur carte, les électeurs sont appelés à se munir d’un masque. La Commission électorale nationale autonome (CENA) a elle aussi promis de distribuer 12 millions de masques et de fournir du gel hydroalcoolique à l’entrée des centres de vote.

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Des mesures de protection jugées insuffisantes par plusieurs partis de l’opposition qui appellent au « boycott ». Le 7 mai, le parti communiste du Bénin a condamné la « sourde oreille » du gouvernement face à la nécessité de « s’occuper de la sécurité sanitaire des Béninois ». Dans un communiqué en date du vendredi 15 mai, le parti Union sociale libérale (USL) de l’homme d’affaires Sébastien Ajavon a appelé les Béninois à « rester chez eux » pour ce scrutin qualifié de « parodie ».

Quinze jours après la proclamation des résultats du scrutin, les conseillers communaux et municipaux élus vont se réunir pour désigner les maires (77), leurs adjoints (163) et les chefs d’arrondissement (546). Les partis qui engrangeront la majorité absolue des suffrages seront en bonne position pour remporter le poste de maire, en vertu de l’article 189 du code électoral stipulant que « le candidat aux fonctions de maire ou d’adjoint au maire est présenté par le parti ayant obtenu la majorité absolue des conseillers ». Même si par le passé, des maires issus de partis minoritaires ont été élus.

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Contrôle des mairies

Charles Toko, du Bloc Républicain, est favori pour rempiler à la tête de Parakou, la grande métropole du nord. Luc Atrokpo, actuellement maire de la grande ville du centre, Bohicon, est candidat à Cotonou sur la liste de l’Union progressiste (UP) où, sauf surprise, il réalisera l’exploit de devenir le premier maire de l’histoire politique du pays à diriger deux communes.

À Porto-Novo, la capitale où le PRD d’Adrien Houngbédji a régné sans partage pendant trois mandatures successives (2003-2008-2015), les paris s’annoncent difficiles. La compétition très serrée entre l’UP et le PRD a récemment viré en une passe d’armes entre l’actuel président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou et son prédécesseur, Adrien Houngbédji pour le contrôle de la ville de Porto-Novo alors qu’ils ne sont pas candidats et sont censés être du même camp.

Selon plusieurs observateurs de la vie politique, l’UDBN de Claudine Prudencio est bien partie pour jouer les trouble-fêtes à Abomey-Calavi où le maire sortant, George Bada (UP), vertement critiqué pour son « manque de résultats » dans la gestion de la deuxième ville la plus peuplée du pays, est en difficulté.

Le parti des FCBE qui était largement arrivé en tête du scrutin de 2015 en contrôlant plus de la moitié des mairies, est aujourd’hui l’ombre de lui-même. S’il se réclame officiellement de l’opposition et pourrait profiter du mécontentement des Béninois contre le régime du président Patrice Talon et ses supporters, il est en proie à une division interne qui a abouti à la démission de son président d’honneur, l’ancien chef de l’État Thomas Boni Yayi, le 5 avril dernier.

De source proches de la CENA, les résultats du scrutin devraient être connu lundi ou mardi prochain.

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