Zéro pointé pour l’UE

Publié le 18 février 2008 Lecture : 1 minute.

Alors que vingt-huit pays se réunissaient, du 11 au 15 février, au siège des Nations unies à New York pour dessiner les contours d’un Traité international sur le commerce des armes (TCA), de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme ont tenu à rappeler les engagements pris par les États membres de l’Union européenne (UE) en la matière.
L’UE est soumise depuis une quinzaine d’années à un « code de conduite » qui interdit les exportations d’armes aux pays déchirés par des conflits, notamment en Afrique. Seulement voilà, cette disposition, que les ONG jugent peu contraignante et inefficace, ne concerne pas les produits manufacturés hors des frontières du Vieux Continent. La mondialisation est passée par là.
Ainsi, dans un Kenya secoué par des violences, les forces de l’ordre – et sans doute d’autres – peuvent s’approvisionner auprès d’une fabrique belge, la FN Herstal, installée depuis les années 1990 dans l’ouest du pays. Cette même entreprise avait déjà été soupçonnée d’avoir livré des munitions à différents groupes impliqués dans le génocide rwandais en 1994. Au Darfour, les miliciens djandjawids, accusés de crime contre la population, disposeraient de fusils G3 de la marque allemande H&K. De fait, en 2006, près de 2 millions d’euros d’armes ont été livrés au Soudan, pourtant sous le coup d’un embargo. Tandis que le Tchad voisin réceptionnait, en 2007, vingt-cinq véhicules blindés venus de France
Rien n’indique donc que les États membres de l’UE soient prêts à limiter des exportations sur lesquelles est adossée une industrie fragilisée depuis la fin de la guerre froide. Ni à laisser les États-Unis, la Russie et la Chine s’emparer d’un marché qui représentait, en 2006, près de 900 milliards d’euros.

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