Tentative de relance de la Bourse d’Alger

À travers une émission d’obligations du Trésor lancée le 11 février, le gouvernement espère réveiller l’institution boursière. À ce jour, seules deux sociétés sont cotées.

Publié le 18 février 2008 Lecture : 2 minutes.

Le 11 février 2008, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a officiellement lancé à la Bourse d’Alger la première séance de cotation d’un programme d’obligations assimilables du Trésor (OAT) d’un montant de 145 milliards de dinars (1,4 milliard d’euros), réparties sur des durées de sept, dix ou quinze ans. Ces obligations, d’une valeur nominale de 1 million de dinars, permettront aux autorités de financer de futurs investissements, notamment en matière d’infrastructures. Mais cette émission de l’État, qui porte le volume de transactions de la Bourse d’Alger à 300 milliards de dinars, doit également sortir l’institution boursière de sa léthargie en attirant de nouveaux financiers. « L’objectif visé à travers cette opération, a insisté Karim Djoudi, est de donner de la profondeur au marché des valeurs d’État et de contribuer à insuffler une nouvelle dynamique à la Bourse d’Alger. » Car pour l’instant, elle vivote. Avec la gestion de quelques obligations de sociétés privées et, après la radiation, en décembre 2006, du groupe Eriad Sétif, la Bourse d’Alger compte seulement deux valeurs cotées : le groupe pharmaceutique Saïdal et El-Aurassi, le spécialiste de la gestion hôtelière. Conséquence ? Alger est sans doute l’une des places boursières les moins actives de la planète avec une capitalisation qui a atteint 67 millions d’euros en 2007, contre 5 milliards d’euros pour sa voisine tunisienne et 61 milliards d’euros pour la Bourse de Casablanca. Pour amplifier la dynamique, le ministre de l’Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, réfléchirait actuellement aux conditions de l’introduction en Bourse d’une douzaine d’entreprises publiques à l’occasion de leur privatisation. En stimulant le marché boursier, le gouvernement espère faire également face à la passivité du secteur bancaire algérien dans le financement du développement des entreprises. « La Bourse apporte une réponse financière à un coût moins élevé que le financement bancaire, mais elle exige la transparence et il faut accepter d’être sanctionné pour ses résultats », a rappelé le ministre des Finances. Il n’est pas sûr que ces règles du jeu séduisent une majorité d’entreprises privées algériennes, alors que 85 % d’entre elles sont protégées des regards indiscrets par leur statut de sociétés à responsabilité limitée ou familiales.

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