Standard & Poor’s classe le Gabon cinquième en Afrique

Le pays enregistre de bons résultats économiques, salués par la communauté internationale. Mais la réalité est plus nuancée. Nombre de dossiers patinent et la reconversion est loin d’être accomplie.

Publié le 18 février 2008 Lecture : 1 minute.

Pour la première fois depuis son indépendance en 1960, le Gabon a chargé une agence internationale d’évaluer le risque financier souverain afin de pouvoir lancer un emprunt de 1 milliard de dollars remboursable sur 10 ans et assorti d’un taux d’intérêt nominal de 8,2 %. Conduite par l’agence britannique Standard & Poor’s (S&P), l’opération s’est conclue le 30 novembre dernier par une notation encourageante : BB pour le risque en devises à long terme et B pour le risque à court terme avec une tendance « stable ». Dans l’échelle de S&P, cette note classe le Gabon au 5e rang africain, derrière l’Afrique du Sud, la Tunisie, le Maroc et l’Égypte (voir J.A. n° 2457).
« C’est un signal fort de transparence », explique Sarah N’Sondé, l’analyste de S&P basée à Londres et chargée du suivi de plusieurs pays africains. En choisissant de se faire examiner à la loupe par des experts assermentés, les autorités de Libreville ont signifié aux bailleurs de fonds leur volonté de mener à bien les réformes économiques engagées avec l’appui du Fonds monétaire international.
Le résumé publié par S&P est éloquent. Il insiste sur les « points forts » mais ne cache pas les « points faibles ». Parmi les premiers, citons la bonne tenue de la croissance économique avec un produit intérieur brut de 11,8 milliards de dollars en 2007 (deux fois plus qu’en 2003), l’excellente santé des finances publiques grâce à l’augmentation vertigineuse des recettes pétrolières (l’excédent représente 10 % du PIB en 2007), l’engagement pris devant le FMI pour mener les réformes structurelles à terme et l’absence de tensions ethniques (le Gabon n’est pas le Nigeria). Mais il y a les bémols. S&P estime que l’après-Bongo, au pouvoir depuis 1967, pèse sur les décisions économiques. Outre la levée de cette incertitude, le gouvernement gabonais devrait s’atteler à la réduction des inégalités sociales, au respect du calendrier des réformes et à la diversification de l’économie (encore trop dépendante du pétrole).

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires