Rizzo Pack séduit les géants du luxe

En deux ans à peine, cette PME de l’emballage s’est imposée face à la Chine comme l’un des fournisseurs attitrés du groupe français LVMH.

Publié le 18 février 2008 Lecture : 2 minutes.

Exporter 100 % de sa production vers l’Europe depuis Rouiba, l’une des plus importantes zones industrielles d’Algérie, à une vingtaine de kilomètres à l’est de la capitale, n’est pas le seul tour de force réalisé par Kamal Ait Adjedjou, le PDG de Rizzo Pack. Née en octobre 2005, cette PME algérienne est parvenue à subtiliser une partie de la production chinoise de coffrets et d’étuis en carton destinée à l’industrie du luxe pour la rapatrier sur les rives de la Méditerranée. Ses clients : Givenchy, Dior, Guerlain, autant de marques du premier groupe mondial du luxe, le français LVMH (15 milliards d’euros de chiffre d’affaires), pour lesquelles Rizzo Pack réalise, entre autres, les écrins en carton qui habillent leurs flacons de parfum.
« Au départ, vouloir satisfaire les commandes de LVMH était un pari risqué. Mais nous avons réussi. Nous sommes aujourd’hui l’un de ses fournisseurs officiels », commente Kamal Ait Adjedjou, qui réalise 80 % de ses ventes avec le groupe français. Il emploie 150 salariés à Rouiba, pour un chiffre d’affaires de 1,2 million d’euros en 2007, qui devrait atteindre les 2 millions d’euros en 2008. Car, sur sa lancée, la PME tente d’élargir la base de ses clients et négocie avec Procter & Gamble, L’Oréal et Nespresso.
Tout a commencé par hasard, le 26 novembre 2003, à Marseille. Inconditionnel de l’OM, Kamal Ait Adjedjou discute lors d’un match contre le Real Madrid avec un banquier qui lui apprend que LVMH cherche au Maghreb une alternative pour la fabrication de ses coffrets réalisés en Chine. Kamal Ait Adjedjou, fils du fondateur du Laboratoire pharmaceutique algérien (LPA), le premier groupe privé du secteur dans le pays, mobilise comme actionnaires les dirigeants de deux sociétés d’impression marseillaises, Horizon et Cesco. Ils réunissent 4 millions d’euros pour construire l’usine de Rouiba. D’une capacité de 4 millions de coffrets par an, la production a atteint les 2 millions en 2007. Les salariés algériens réalisent l’assemblage des emballages qui sont imprimés, pour l’instant, à Marseille. Et si le carton et les matières premières arrivent encore d’Europe, la PME cherche à muscler le tissu local pour accroître la valeur ajoutée algérienne. De 22 % au départ, la part de la fabrication d’un coffret réalisée localement a grimpé à 40 % en 2007.
Mais le succès repose aussi sur la démarche qualité de l’entreprise, indispensable pour fidéliser les donneurs d’ordres. « Dès le début, nous avions l’intention d’exporter, ce qui nous a permis d’entrée de former notre personnel aux normes internationales », explique le PDG. Si la PME affiche un surcoût de 5 % à 6 % par rapport aux Chinois, sa production gagne le nord de l’Europe en une semaine alors qu’il faut compter sept à huit fois plus depuis la Chine avec, en plus, la gestion onéreuse d’un stock. « Nous venons de passer la première étape, mais nous ne voulons pas brûler les suivantes, précise le PDG. Si on se rate une seule fois sur un marché comme celui-ci, on est mort. »

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