Pas d’exil doré pour « Ngoleine »
Publié le 18 février 2008 Lecture : 1 minute.
Après un mois de controverses politico-judiciaires, les autorités gabonaises ont finalement renoncé, le 7 février, à nommer Jeanne Ngoleine Ossouka (49 ans) au poste d’ambassadrice auprès de l’ONU, avec résidence à Genève, et désigné à sa place Guy Blaise Nambo-Wezet. Ingénieure diplômée de l’Institut national des hydrocarbures et de la chimie de Boumerdès, en Algérie, « Ngoleine » est en effet poursuivie pour des malversations dont elle se serait rendue coupable dans le cadre de ses anciennes fonctions d’administratrice générale du Fonds d’expansion des petites et moyennes entreprises (Fodex). Manifestement, la justice souhaite faire de son cas le symbole de sa détermination à lutter contre les détournements d’argent public.
Passée par le secteur privé – elle travailla pour le groupe pétrolier américain Tenneco Oil Gabon – avant d’intégrer le ministère des Mines, cette très dynamique jeune femme fut longtemps promise à un brillant avenir, en dépit de la tiédeur de son militantisme au Parti démocratique gabonais (PDG). En 1993, elle est portée à la tête du Fodex, avec mission de développer le microcrédit et de favoriser l’entreprenariat privé dans la perspective de l’après-pétrole. Membre des conseils d’administration de Shell Gabon, de la Société gabonaise de raffinage (Sogara) et d’Amerada Hess, « Ngoleine » a encore trouvé le temps, en 2002, d’aider les marchandes de Libreville à créer une coopérative !
En avril 2006, elle dénonce de son propre chef trois collaborateurs qu’elle soupçonne de détournement de fonds. Ces derniers reconnaissent devant la justice avoir falsifié des chèques, mais impliquent au passage leur administratrice, qui, prise de panique, s’évanouit dans la nature. Quand elle réapparaît, le 12 mai de la même année, elle est aussitôt placée en détention. Une dizaine de jours plus tard, elle est libérée contre le versement d’une caution de 150 millions de F CFA (228 000 euros). En attendant l’issue de la procédure en cours, sans doute n’aurait-elle pas détesté un exil doré sur les rives du lac Léman. Ce ne sera pas le cas.
