Moussa Kaka, retour à la case départ
La cour d’appel de Niamey a rejeté la demande de remise en liberté provisoire du journaliste.
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La logique d’apaisement en vigueur au Niger depuis la libération des journalistes français Thomas Dandois et Pierre Creisson, le 18 janvier, et la remise en liberté provisoire d’Ibrahim Manzo Diallo, le directeur de la publication du bimensuel nigérien Aïr Info, le 6 février, vient de connaître un brutal coup d’arrêt. Le 12 février, la cour d’appel de Niamey a rejeté la demande de remise en liberté provisoire de Moussa Kaka, directeur de la radio Saraounia et correspondant au Niger de Radio France internationale (RFI), incarcéré depuis le 20 septembre 2007 pour « complicité d’atteinte à l’autorité de l’État ». Les magistrats ont également décidé de réintégrer dans le dossier d’accusation les écoutes téléphoniques censées prouver la collusion du journaliste avec les rebelles touaregs du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) – le seul élément à charge contre lui -, alors qu’elles avaient été déclarées illégales en novembre dernier. Quant au magistrat jusqu’à présent chargé de l’affaire, il en a été dessaisi au profit du doyen des juges d’instruction, Ibrahim Moussa Waziri, qui va reprendre intégralement les investigations
Face à ce qu’ils considèrent comme un acharnement contre leur client, les avocats de Kaka entendent contre-attaquer. Outre un pourvoi en cassation, ils envisagent de porter plainte contre les auteurs des écoutes au nom de l’article 22 de la Constitution nigérienne, qui garantit le secret de la correspondance et des communications. « Moussa est otage d’une situation complexe. Assez pour que certaines ONG, comme la Rencontre africaine de défense des droits de l’homme [Raddho], envisagent de sonner la mobilisation. C’est à se demander s’il n’y a pas quelqu’un qui apprécie de voir un gêneur provisoirement écarté », lance William Bourdon, l’avocat français du journaliste.
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