L’Érythrée, pire que la Corée du Nord !

Publié le 18 février 2008 Lecture : 1 minute.

Quatre-vingt-six journalistes tués, 887 interpellés, 67 enlevés, 1 511 agressés ou menacés Publié le 13 février, le rapport annuel de Reporters sans frontières (RSF) est une nouvelle fois plus que préoccupant. Le cas le plus grave, tant en Afrique qu’à l’échelle planétaire, est indiscutablement celui de l’Érythrée. Cette petite république indépendante depuis 1993 figure en dernière position du palmarès RSF de la liberté de la presse dans le monde, supplantant pour la première fois la Corée du Nord et le Turkménistan.
« Toute critique contre le régime d’Issayas Afewerki est désormais taxée d’atteinte à la Sécurité nationale », explique l’ONG, qui révèle que trois journalistes arrêtés en 2001 sont décédés en détention au cours des dernières années. Le 11 janvier 2007, par exemple, le dramaturge Fessehaye Yohannes, dit « Joshua », l’une des grandes figures intellectuelles du pays, n’a pas résisté à des conditions d’incarcération extrêmement rigoureuses.
Après avoir qualifié les prisonniers politiques de criminels de droit commun, puis d’espions, le gouvernement érythréen en est venu à nier purement et simplement leur existence. C’est un scandale, bien sûr, mais, pour RSF, le silence de la communauté internationale est presque aussi condamnable. Ce pays dirigé d’une main de fer par un petit clan ultranationaliste continue en effet de bénéficier des subsides de l’Union européenne, au titre de l’aide au développement
« La couardise de certains États occidentaux et de grandes institutions internationales nuit à la liberté d’expression, estime Robert Ménard, le secrétaire général de RSF, dans la préface du rapport 2008. Le manque de détermination des démocraties à défendre les valeurs qu’elles sont censées incarner est inquiétant. » C’est le moins que l’on puisse dire.

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